République tchèque : Andrej Babiš a réussi son coup

Le ministère de l'Intérieur slovaque et Andrej Babiš, le chef de l'opposition tchèque, ont conclu un accord qui exonère Babiš des accusations selon lesquelles il aurait sciemment espionné pour le compte de la StB, le service de renseignement de la Tchécoslovaquie communiste. Cet arrangement marque la fin d'un long combat juridique mené par Babiš, qui avait tenté, en vain, d'obtenir un jugement du tribunal de Bratislava affirmant qu'il avait été enregistré dans les dossiers comme "collaborateur officieux" à son insu.

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Reflex (CZ) /

Robert Fico, un politique reconnaissant

Reflex suppose que ce n'est pas le fruit du hasard si cet accord vient de se conclure :

«Le 25 octobre marque le premier anniversaire de la prise de fonction du gouvernement de Robert Fico en Slovaquie. Andrej Babiš, avait lui aussi bruyamment soutenu le retour au pouvoir de Fico, qui briguait alors un nouveau mandat après avoir été trois fois Premier ministre. Il ne soutenait pas directement Fico et son parti SMER, mais indirectement, par le biais d'un 'parti fantôme', le HLAS de Peter Pellegrini, un allié de longue date de Fico. Un soutien qui s'est avéré payant aux législatives et à la présidentielle. Le ministère de l'Intérieur slovaque a par ailleurs confirmé à Babiš qu'il avait été inscrit illégalement dans les archives de la StB. ... Andrej Babiš peut se féliciter. Il a misé sur le bon cheval.»

Denník N (SK) /

Les deals politiques ne changent rien aux faits historiques

Denník N fait le constat suivant :

«Pendant plus de dix ans, Andrej Babiš a tenté de blanchir son passé. Il a d'abord intenté un procès à l'Institut de la Mémoire nationale (ÚPN), qui avait publié des documents témoignant de sa collaboration avec la police secrète sous le régime communiste. Après avoir perdu le procès, il a porté plainte contre le ministère de l'Intérieur, qui a finalement cédé. ... Toutefois, l'ÚPN maintient que plusieurs documents cohérents, tant sur le plan du contenu que de la chronologie, confirment l'authenticité des archives le concernant en tant qu'agent secret du StB. 'L'accord du ministère de l'Intérieur avec Andrej Babiš ne change rien à la réalité', a déclaré le porte-parole de l'ÚPN, Michal Miklovič.»