Brexit : Cameron veut un référendum anticipé
Selon les médias, le gouvernement britannique envisagerait d'organiser plus tôt que prévu le référendum sur le maintien de la Grande-Bretagne dans l'UE, initialement fixé pour 2017. Les commentateurs trouvent judicieux d'avancer cette date, car le Premier ministre David Cameron pourra profiter de l'élan de sa victoire, tandis que la politique et les marchés ne pâtiront pas trop longtemps de l'incertitude.
Cameron devrait profiter de sa victoire
Il serait préférable, pour des raisons de politique nationale et étrangère, d'organiser plus tôt le référendum prévu sur la sortie de l'UE, analyse le quotidien de centre-gauche The Guardian : "La seule chose que Cameron puisse attendre de Bruxelles, c'est la promesse de réformes futures. Une nouvelle année d'attente ne fera pas une grande différence. Mais plus il attend, plus il galvaude le capital politique accumulé. Les élections qui se tiendront en France et en Allemagne en 2017 limitent également la fenêtre de tir pour mener des négociations constructives. C'est en agissant rapidement que le Premier ministre, en tirant parti de sa victoire électorale, pourra contrer les Tories réticents au Parlement et appeler le pays à le soutenir. Cela sera plus difficile par la suite, avec le traditionnel mécontentement de milieu de mandat."
De bonnes raisons d'avancer la date du référendum
Plus tôt les Britanniques trancheront sur leur maintien ou non dans l'UE, mieux cela vaudra, écrit Carlos Carnicero Urabayen dans son blog hébergé par El Huffington Post : "La raison est limpide. Plus tôt le référendum sera tenu, plus tôt les doutes qui pèsent aujourd'hui sur la Grande-Bretagne se dissiperont. Une chose est sûre : les marchés ont beau se féliciter aujourd'hui que le gouvernement Cameron reste au pouvoir, après-demain au plus tard, ils commenceront à se demander chaque jour si le pays dans lequel ils investissent restera dans l'UE ou non. Plus tôt cette incertitude se dissipera, mieux cela vaudra. Cameron a d'autres raisons encore d'organiser le référendum en 2016. En 2017, il y aura les présidentielles en France, mais ce n'est pas tout : en juillet de la même année, ce sera au tour de la Grande-Bretagne d'assurer la présidence tournante de l'UE."
Cameron doit pousser l'UE à faire des réformes
Si le nouveau gouvernement britannique entend bel et bien avancer la date du référendum, il serait bien inspiré de se dépêcher et de promouvoir des réformes au sein de l'UE, estime le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung : "Le gouvernement Cameron doit présenter clairement les réformes souhaitées ; à ce jour, il a notamment évoqué le renforcement des compétences du Parlement national et la restriction de l'octroi de prestations sociales pour les citoyens européens en quête de travail. … Sans modification des traités, un calendrier ambitieux ne sera pas tenable et la phase d'insécurité sera plus longue encore. Cameron doit avant tout trouver des partenaires qui le soutiennent pour former des coalitions majoritaires. Jusqu'ici, sa prestation n'a pas été très convaincante. Si la fermeté britannique se heurte à l'opiniâtreté continentale, nous allons droit au Brexit. L'objectif devrait être une réforme de l'UE qui profite à tous."