Il n'y a pas d'alternative à Merkel
Un putsch contre Angela Merkel, motivé par la politique migratoire controversée de la chancelière, est actuellement hors de question, estime le quotidien de centre-gauche Népszabadság :
«Bien que beaucoup de personnes se délecteraient d’assister à la chute d’une chancelière de plus en plus impopulaire, on aurait tort de penser que la politique la plus influente au monde a fait son temps. Un putsch visant à faire tomber la chef de file de la CDU serait un suicide pour le parti, car ceci scellerait définitivement la fin de la grande coalition. De plus, on ne se débarrasse pas aussi facilement d’une chancelière qui a remporté trois législatives. Pour qu’une motion de censure soit constructive, il faut avoir un candidat alternatif. Or il n’y a personne à l’horizon. … Et les sociaux-démocrates ne hisseront sûrement pas au pouvoir un tenant de la ligne dure en matière de politique migratoire.»
Trop tard pour changer de cap
La chancelière allemande Angela Merkel se retrouve totalement isolée en Europe, constate le portail de la radio publique Deutschlandfunk :
«Cela fait longtemps que la politique allemande semble faire cavalier seul. Merkel s’est trompée sur l’Europe, et la chancelière a choisi de persister dans cette erreur. Ni les consultations gouvernementales germano-turques ni la conférence de donateurs et le sommet européen du mois de février ne changeront quoi que ce soit aux réalités à la frontière. 2 235, 2 596, 2 928 : tels sont les nombres de réfugiés enregistrés ces derniers jours aux portes de l'Allemagne. La Méditerranée est en proie aux tempêtes, la Bavière recouverte d’un mètre de neige, mais les migrants venus de Syrie, d’Afghanistan et du Maroc ne se laissent pas dissuader par les conditions météo. Derrière ces chiffres, il y a le destin d’une multitude de personnes, mais aussi un destin politique : celui d’Angela Merkel. Il est désormais trop tard pour changer de cap. Si elle veut se maintenir au pouvoir, il lui faudra un miracle.»
La décision de Vienne fait le jeu de Merkel
Le quotidien conservateur Die Welt signale pour sa part un certain nombre d'évolutions qui pourraient tourner à l’avantage d’Angela Merkel :
«Le moment est venu de recourir au plan B. Négocier avec les Etats d’Afrique du Nord la reprise des demandeurs d'asile déboutés et des criminels expulsés ; avec la Turquie et la Jordanie, les permis de travail pour les réfugiés. L'agence de l’UE chargée des contrôle aux frontières et les 'hotspots' dans les Balkans commencent à prendre forme - et l’Autriche pratique la politique également prônée par le SPD, partenaire de coalition d’Angela Merkel. Malgré Cologne, c'est avec un bilan positif que Merkel pourrait aborder la grande année électorale 2016. Ce qui pourrait aussi faire le jeu des alliés politiques à Vienne, malmenés par les populistes.»