Couples : les conseils du pape
Le Vatican a publié lundi vendredi l’exhortation apostolique "Amoris laetitia" (La joie de l’amour). Dans le chapitre portant sur le couple et la famille, les commentateurs estiment que le pape brise certains tabous et montre que l'Eglise catholique est en mesure de se moderniser.
Le pape aborde des questions taboues
L’"exhortation apostolique" du pape François ne constitue pas un changement de cap radical sur les questions controversées portant sur le couple et la morale sexuelle, mais il ne faut toutefois pas en minimiser la portée, souligne le quotidien libéral-conservateur Neue Zürcher Zeitung :
«L’Eglise commence à trouver un langage adapté dans ce domaine. Le pape réussit à aborder convenablement des questions jusque-là taboues au sein de l’Eglise, telle que la passion ou l’érotisme. Il dégage par ailleurs de nouvelles marges de manœuvre : il écrit expressément que les questions litigieuses n’ont pas toutes à être réglées par le biais de la doctrine. Il reconnaît ainsi la multiplicité des conditions culturelles dans lesquelles vivent les plus de 1,2 milliard de catholiques dans le monde. Le pape appelle à respecter davantage les décisions personnelles. … Il privilégie clairement la compassion au dirigisme, et semble clore ainsi l’ère du 'rigorisme romain'.»
Une Eglise irlandaise rétrograde
Par son nouveau texte, le Vatican montre qu’il est prêt à accepter les changements sociaux, contrairement à la hiérarchie catholique irlandaise, déplore le quotidien libéral Irish Examiner :
«La position du Vatican contraste fortement avec l’absolutisme, le dogmatisme et le harcèlement antidémocratique privilégiés par l’Eglise catholique irlandaise pour s’opposer à la plupart des lois sociales présentées au Dáil Éireann [chambre des députés] ces dernières décennies. Les prévisions de l’Eglise irlandaise, faites dans un esprit très 'Sodome et Gomorrhe', se sont révélées être terriblement insignifiantes. Il s’agit donc d’un nouvel enseignement pour le personnel politique du pays : le changement se produit toujours, qu’on le veuille ou non, mais il est préférable d’y contribuer.»