Bloquer le projet de centrale nucléaire en Biélorussie
30 ans après la catastrophe de Tchernobyl, le danger atomique vient d’une autre direction, prévient le journal Lietuvos rytas, évoquant la construction d’une centrale nucléaire dans la ville biélorusse d’Ostrovets, à la frontière lituanienne :
«Il n’existe aucun plan d’évacuation de la ville de Vilnius en cas d’accident. Minsk se moque de la convention d’Espoo, qui impose aux Etats de mener une étude d’impact environnemental en cas de projets ou d’activités dans des régions transfrontalières. On pouvait difficilement s’attendre à ce que la Biélorussie respecte cet accord. Ce n’est pas un pays démocratique, mais une dictature qui oscille en permanence entre Est et Ouest, sous l’égide d’Alexandre Loukachenko. … Mais la Lituanie peut encore venir perturber le projet des Biélorusses. Minsk s’est déjà vu refuser l’exploitation de la centrale hydroélectrique lituanienne de Kruonis, prévu comme une réserve potentielle. … Le ministre lituanien de l’Energie, Rokas Masiulis, cherche également à dissuader les pays voisins d’acheter de l’électricité à la Biélorussie à l’avenir - une entreprise qui semble être en passe de réussir.»
Le nucléaire reste nécessaire
On ne pourra pas renoncer à l’énergie nucléaire à court terme, selon Savon Sanomat :
«La leçon de Tchernobyl, c’est que le nucléaire est dangereux s’il est entre de mauvaises mains. La menace aujourd’hui, c’est celle d’une attaque terroriste contre une centrale nucléaire. La prévention des attentats nous oblige à accroître les mesures de sécurité des centrales. … Mais en dépit de ces risques, on a pu voir dans tous les pays développés qu’il était difficile de renoncer au nucléaire. Les objectifs de réduction des émissions de CO2 compliquent encore ce défi, car pour l’instant, les combustibles fossiles ne peuvent être complètement remplacés par les énergies renouvelables. En Finlande aussi, le nucléaire sera nécessaire pendant une période de transition, jusqu’à ce que le solaire, l’éolien et d’autres formes d’énergie propres puissent être développées au point de produire une électricité bon marché à tout moment.»
Le traumatisme des 'liquidateurs'
Le journal Postimees rappelle le sort des 'liquidateurs' estoniens à Tchernobyl :
«Parmi les conséquences physiques directes du drame, liées aux dissimulations et aux méthodes contraignantes du régime communiste, on compte aussi une crainte et une défiance dont on ressent encore les conséquences aujourd’hui. En ce 28 avril ensoleillé, personne ne pouvait supposer que près de 5 000 réservistes estoniens seraient contraints de déblayer des déchets radioactifs avec de simples pelles. … Des évaluations objectives avaient ensuite indiqué que ces hommes n’avaient pas été soumis à une radioactivité excessive et que leur mortalité n’était pas supérieure à celle des hommes du même âge en Estonie. Mais cette mesure coercitive, prise il y a 30 ans, a certainement laissé des traces dans la psyché de ces individus.»