Les Lituaniens font la queue devant Lidl
La chaîne de supermarchés allemande Lidl, spécialisée dans les produits discount, vient d’ouvrir ses premiers magasins en Lituanie. Une première qui a suscité un véritable engouement et de longues files d’attente. Un phénomène digne de l’ère soviétique, ironisent certains commentateurs. D’autres se montrent plus compréhensifs, jugeant que ces personnes veulent simplement profiter de prix abordables.
L'homo sovieticus est toujours là
Les Lituaniens se comportent comme à l'époque de l'Union soviétique, déplore le portail Lrytas :
«Les barrières, les surveillants, les corps en sueur sous le soleil. ... Les Lituaniens cèdent une nouvelle fois à leurs instincts primitifs. Une chaîne de supermarchés a ouvert le 2 juin, et l’évènement a généré de telles files d’attente qu'il est difficile de croire que le pays vient de connaître un quart de siècle de libre-échange et d'élections libres. Comme les Moscovites jadis à l’ouverture du premier McDonald’s (au crépuscule de l'URSS), les Lituaniens sont venus ici pour être les témoins d’un miracle. … On a vu défiler les retraités, habitués à faire la queue pour consulter leur médecin, le lumpenprolétariat, les 'super-mamans' sur le pied de guerre - ils formaient le gros des troupes - mais aussi de nombreux jeunes en âge de travailler. Certaines entreprises ont même aménagé les pauses déjeuner afin que leurs employés puissent aller faire leurs emplettes.»
Les clients de Lidl forcent l'admiration
Il est déplacé de se moquer des personnes faisant la queue devant les magasins Lidl, souligne Dovilė Šakalienė sur le portail Bernardinai :
«Lorsque j’ai vu les commentaires postés sur les réseaux sociaux - allant de la simple moquerie aux sarcasmes en passant par de véritables insultes - j’ai songé aux files d’attente de plusieurs kilomètres de long. Aux 600 000 citoyens lituaniens qui vivent sous le seuil de pauvreté. Aux 260 000 personnes handicapées dont l’aide sociale s’élève à 123 euros par mois. Puis j’ai aussi pensé à la classe moyenne - aux familles devant composer avec des revenus moyens de 500 euros par personne. Merci aux allemands, qui paraissent bien plus humains, car ils proposent des denrées alimentaires et autres produits du quotidien à des prix abordables. Et merci aussi aux Lituaniens qui n’ont pas encore quitté le pays et qui préfèrent faire la queue pendant des heures, leurs revenus ne leur permettant pas d’acheter des marchandises vendues au même prix qu’en Suède.»