La visite de Blair à Bucarest : une affaire de corruption ?
L'ex-Premier ministre roumain Victor Ponta a-t-il cédé à la corruption en acceptant 200 000 euros pour financer une visite de l'ex Premier ministre Tony Blair ? Le Parquet de Bucarest instruit les accusations. L'argent proviendrait d'un magnat des médias auquel Ponta aurait promis un siège au Parlement en contrepartie. Un scénario tout à fait plausible, selon les commentateurs.
Victor Ponta s'est fait blanchir par Tony Blair
Ponta s’est servi de Blair pour redorer son blason, déjà bien terni à l’époque, s’insurge România Liberă :
«Cette visite que Ponta a pleinement mis au profit de sa stratégie électorale s’inscrivait à l’époque déjà dans le cadre d’une campagne sans précédent visant à améliorer son image. En ce temps-là, Ponta devait de toute urgence remédier à sa réputation toute nouvelle de plagiaire confondu et de co-auteur d’une attaque contre la justice [dans le cadre de la procédure de destitution du président Traian Băsescu], qui ravalait la Roumanie au rang de république bananière. Le magnat des médias Sebastian Ghiță [directeur de la chaîne RTV] avait donné à Ponta 200 000 euros et le blanchiment résultant d'une visite de Tony Blair. … Des millions de Roumains naïfs qui voyaient à l’époque dans Ponta le sauveur de la nation ont gobé ces mensonges et ont dormi sur leurs deux oreilles. Et au lieu de se dire bonne nuit, ils se sont dit que Ponta était un brave garçon, puisqu’il recevait des dirigeants européens. Et ils se sont endormis paisiblement.»
Un travailliste à la réputation perdue
Tony Blair n'est pas la bonne personne avec qui s'acoquiner pour soigner sa réputation, lit-on dans Digi24, qui propose un florilège des accusations à son encontre :
«Avant que Tony Blair ne défraie la chronique pour ses accointances avec Victor Ponta, beaucoup d’encre avait coulé sur le véritable système que l’ex-Premier ministre aurait mis en place pour tirer profit de ses postes internationaux de haut niveau à dessein de faire la connaissance de riches clients. Blair aurait ainsi amassé des millions de livres grâce à une nébuleuse d’activités diplomatiques, de lobbyisme, de consultations, discours prononcés à l’Université de Yale, sans oublier les œuvres de bienfaisance, comme on avait pu le lire dans une édition du dimanche de The Times en avril 2016. … Il est question d’un chef du Labour qui a tiré un immense profit de la politique. On ne peut faire que des conjectures quant à l'étendue de sa fortune. Une fortune dont la croissance a été proportionnelle à la perte de renommée de Blair.»