L'UE bloque l'impôt polonais sur les supermarchés
La Commission européenne a temporairement mis un frein à un impôt perçu par Varsovie sur les chaînes de distribution. Il prévoit de taxer plus fortement les entreprises au chiffre d'affaires élevés que celles qui font moins de bénéfice, ce qui représenterait une aide illicite aux petites sociétés nationales. Bruxelles veut saboter le commerce polonais, déplorent certains éditorialistes. D'autres conseillent à Varsovie de ne pas chercher noise à la Commission européenne.
Une atteinte inadmissible au commerce polonais
Au lieu de s'en prendre au commerce polonais, les politiques de l’UE feraient mieux de balayer devant leur porte, exige le quotidien proche du gouvernement Gazeta Polska Codziennie :
«Le gouvernement a décidé de lever un impôt destiné à des supermarchés et hypermarchés dépassant un certain chiffre d'affaires afin de protéger le commerce intérieur et de compenser les irrégularités du marché. L’impôt n’a pas été perçu sur les bénéfices, car les entreprises ne les ont de toute façon pas officiellement déclarés. La Commission se met maintenant à défendre ces entreprises étrangères et détruit ainsi le commerce intérieur, en demandant une abrogation immédiate de l’impôt. La commissaire danoise à la compétition Margrethe Vestager et le chef de la Commission Jean-Claude Juncker s'engagent personnellement dans cette affaire. Il y a beaucoup à redire sur ce Président : sa gouvernance chancelante mène au déclin de l’UE. Le départ des Britannique de l'Union est la conséquence de son incompétence et des magouilles qu’il a mises en places.»
Varsovie doit lâcher du lest
Le gouvernement PiS voulait utiliser les rentrées issues de l'impôt critiqué par la Commission pour financer son projet phare d’augmentation des allocations familiales. Mais Varsovie n’a aucune chance contre Bruxelles et les partis feraient mieux de réfléchir à deux fois avant de faire des promesses électorales qu'ils ne pourront pas tenir, estime Polityka :
«On pourrait, il est vrai, faire fi de la demande de la Commission de supprimer l’impôt… et d'encourir le risque d’une procédure devant la Cour européenne. Et les chances de gagner à Strasbourg sont très maigres. Ce qui se solderait par un remboursement de l’impôt encaissé : un lourd tribut à payer, sans compter que l’image de notre pays en prendrait un sacré coup. … Le déficit prévu pour l’année à venir atteint déjà des records. La nouvelle taxe devrait rapporter 1,6 milliards de złoty [soit près de 372 millions d’euros], sa suppression ferait un gros trou dans le budget de l'Etat. Conclusion : mieux vaut réfléchir avant de faire des promesses.»