Facebook bloque les pages de nationalistes polonais
Selon les médias, le réseau social en ligne Facebook aurait bloqué sur son site plusieurs pages de nationalistes polonais. Le vice-ministre de la Justice Patryk Jaki a aussitôt dénoncé une forme de censure, indiquant que le gouvernement envisageait des recours. Les contenus des pages incriminées auraient été signalés par des utilisateurs comme 'racistes' et 'incitant à la haine'. Les chroniqueurs s'interrogent sur le bien fondé et la légalité du choix de Facebook.
Fixer des limites à la liberté d'expression sur la Toile
Certains observateurs voient dans la suppression des profils Facebook une forme de censure. Un point de vue que réfute le juriste Krzysztof Izdebski dans le journal Rzeczpospolita :
«D'un point de vue juridique, Facebook peut supprimer ce qu'il veut. Les utilisateurs acceptent ce principe lorsqu'ils approuvent les conditions générales du site. Il est tout simplement absurde de parler de censure dans ce cas. Seules les instances publiques sont tenues de garantir le droit à la liberté d'opinion, pas les entreprises. Par ailleurs, si l'on veut appliquer le droit polonais de façon conséquente, il faut interdire la propagation de certains contenus que l'on trouve également sur ces sites. La définition juridique de la liberté d'opinion sur Internet n'est pas claire actuellement. Il serait peut-être temps que les organisations internationales s'efforcent d'élaborer des normes communes sur ce point.»
Une initiative qui profitera seulement aux nationalistes
Exclure les extrémistes de Facebook ne fera que les renforcer, prévient le journal Super Express :
«Le [parti libéral] PO a récemment proposé d'interdire l'organisation nationaliste ONR. Il oublie ce faisant qu'une telle action contribue seulement à consolider les extrémistes de ce groupe. Facebook commet malheureusement la même erreur, même si son intention est probablement louable au départ. Les modérateurs de ce réseau social très populaire croient peut-être qu'il est constructif d'empêcher les nationalistes d'orchestrer leur agitation. Or en procédant ainsi, on leur rend surtout un précieux service. Car cela les rend plus sympathiques et on est enclin à leur pardonner certaines choses. Les jeunes, notamment, sont souvent disposés à soutenir des groupuscules qui se posent en victimes de l'establishment.»