La Suède veut contrôler les entreprises du social
En Suède, le gouvernement minoritaire social-démocrate entend davantage réguler les entreprises privées actives dans le secteur social. Un spécialiste mandaté par le gouvernement, Ilmar Reepalu, a présenté mardi un rapport préconisant de limiter à sept pour cent du CA les profits réalisés par les maisons de retraites, les écoles et les hôpitaux du privé. La presse suédoise fait part de son indignation.
Les sociaux-démocrates dans l'impasse
Upsala Nya Tidning appelle le gouvernement à ne pas limiter les profits des entreprises :
«Les sociaux-démocrates doivent désormais faire un choix. Poursuivre dans le sens du rapport ou s'entendre avec l'alliance de centre-droit pour adopter un règlement qui ne limite pas les profits. Ou bien se soumettre au Parti de gauche et limiter les options dans le secteur social. [Le président du Parti de gauche] Jonas Sjöstedt a menacé de renoncer à coopérer avec le gouvernement sur la question du budget si ses revendications n'étaient pas satisfaites. ... Reepalu a fait des efforts et sollicité l'aide de spécialistes pour fixer la limite magique des profits. Mais le résultat est biaisé et pourrait être dangereux. Les seules alternatives : soit aucune limitation, soit l'interdiction totale des profits - et l'issue du vote ne devrait pas être difficile à prédire.»
Pas la bonne recette
Pour Dagens Nyheter, la proposition n’est pas mûrement réfléchie :
«Ilmar Reepalu a affirmé mardi que sa proposition rapporterait des milliards au secteur [public] des affaires sociales. S’il est vrai que les médecins traitants, les écoles privées et les maisons de retraite privées n’ont pas de valeur, pourquoi ne propose-t-il pas tout bonnement de les interdire ? Dans la pratique, limiter les marges de bénéfices autorisées revient à une interdiction. A faire des enquêtes, autant qu'elle tienne la route. Ilmar Reepalu ne propose pas de solution à long terme pour l’avenir de l’éducation et des soins médicaux. Le résultat est un édifice de mensonges délétère dont personne ne croit, heureusement, qu’il sera mis en application.»