Changement de gouvernement au Danemark
Depuis lundi, le Danemark a un nouveau gouvernement de centre-droit. Une coalition tripartite formée de Venstre-Parti libéral du Danemark, de l'Alliance libérale et du Parti conservateur populaire a pris le relais du gouvernement minoritaire composé jusque-là seulement de Venstre. Les médias danois ne sont pas tendres avec les projets du Premier ministre Lars Løkke Rasmussen.
Rasmussen se rend tributaire de la droite
La dépendance du nouveau gouvernement vis-à-vis du Parti populaire danois (DF, extrême droite) pourrait engendrer des problèmes considérables, analyse Nordschleswiger :
«Le chef de file du DF, Kristian Thulesen Dahl, a laissé entrevoir la forme que pourrait prendre cette dépendance à l’avenir quand il s’est moqué du nouveau gouvernement en soulignant la hausse des dépenses de 0,3 pour cent dans le secteur public, bien que sur un plan purement mathématique, les trois partis membres du gouvernement s’étaient opposés à un gel des subventions. Le gouvernement devra faire des concessions à Thulesen dans d’autres domaines en durcissant sa politique envers les étrangers. Reste à voir si le DF est prêt à des économies drastiques, s'il veut jouer le rôle de conscience sociale dans l’Etat providence et s’il veut exploiter ce filon. 0,3 pour cent est une première offre, mais cela ne suffira pas si le gouvernement veut éviter la rigueur sociale dans le pays.»
Les femmes reléguées aux postes subalternes
Le nombre de ministres dans le gouvernement danois est passé de 18 à 22. Pour Jyllands-Posten, le but de la manœuvre n'est pas un mystère :
«Honnêtement, souffrait-on par le passé de ne pas avoir de 'ministère pour l’Egalité des droits et la coopération nordique' ou encore un ministère dédié au troisième âge ? On peut penser qu’il s’agissait d’exaucer les vœux des partis, mais aussi de créer quelques ministères supplémentaires pour avoir suffisamment de femmes au gouvernement. La répartition actuelle est de 13 contre 9, à la faveur des hommes, mais tous les postes relevant de la politique économique, étrangère ou de sécurité ont été confiés à des hommes. Les cinq commissions centrales du gouvernement, notamment les commissions de coordination, d’économie et de sécurité, qui jouent un rôle crucial, sont toutes occupées par des hommes.»