Le Parlement a-t-il son mot à dire sur le Brexit ?
En Grande Bretagne, la Cour suprême délibère depuis lundi sur le droit du Parlement à donner son avis sur la sortie du pays de l'UE. A l'ouverture d'une audience de quatre jours, le juge a souligné qu'il s'agissait d'une question de droit, et non d'une question politique. C'est faux, rétorquent certains éditorialistes ; d'autres ont la certitude que le Parlement n'empêchera pas le Brexit.
La Cour suprême doit confirmer le vote sur le Brexit
Une confirmation par la Cour suprême du jugement rendu par le tribunal londonien aurait de lourdes conséquences politiques, critique The Daily Mail :
«Le chef de file du Labour Jeremy Corbyn a déclaré qu’il retarderait la législation sur le Brexit avec une série infinie de motions de censure à la Chambre basse. Nick Clegg, fanatique pro-européen appartenant aux Libéraux-démocrates - parti qui compte en tout et pour tout neuf députés à la Chambre basse - a déclaré que si un second référendum n’était pas organisé sur la question des conditions, il voterait tout simplement contre le Brexit. … Dans quel monde vit-on quand on affirme que le jugement de ce tribunal n’est pas politique ? On a l’impression qu’il y a une éternité que l’ex-Premier ministre a déclaré aux électeurs : 'C’est votre décision'. Et le procureur général Jeremy Wright a raison quand il met en garde que si la Cour suprême devait confirmer le jugement de première instance, ce serait faire bien peu de cas de la volonté des électeurs.»
Les députés n'empêcheraient pas une sortie de l'UE
La levée de boucliers des eurosceptiques contre un éventuel droit de codécision du Parlement n’est pas compréhensible, lit-on dans The Evening Standard :
«Le verdict de la Cour suprême pourrait-il déterminer si oui ou non nous quittons l’Union ? C’est ce que croient certains, et la raison pour laquelle ils caractérisent l’argument des plaignants comme une tentative de bloquer le Brexit. Or de toute apparence, la demande juridique ne fait rien de la sorte. Et dans la pratique, le jugement ne fera guère de différence. Si le Parlement doit faire voter une loi dans ce sens avant la demande de sortie de l’Union, il y a de fortes chances qu’il le fasse. S’il refusait, des élections anticipées seraient inévitables. Il est difficile de s’imaginer qu’un des partis politiques qui existent actuellement puisse gagner avec la stratégie de ne pas vouloir mettre en œuvre le résultat du référendum sur le Brexit.»