Israël légalise les colonies en Cisjordanie
Le Parlement israélien a adopté une loi qui légalise les colonies juives établies dans les territoires palestiniens. Les représentants du parti de droite Likoud et du parti d’extrême droite pro-colonisation HaBayit HaYehudi y voient un premier pas vers un transfert à Israël de la souveraineté sur la Cisjordanie. Est-ce la fin définitive du projet de solution à deux Etats ?
Le pouvoir judiciaire pourrait encore mettre le holà à la droite
La loi a été adoptée, mais la victoire n’est pas encore sûre pour la droite israélienne, écrit le Monde qui ne veut pas perdre espoir :
«Le symbole est là : les députés légifèrent en dehors du territoire israélien. La direction pointée est claire : le début de l’annexion, l’abandon de l’idée même d’un Etat palestinien. Mais la partie n’est pas finie. La Cour suprême doit être saisie, incessamment. Le procureur de l’Etat, Avichai Mandelblit, s’est prononcé contre cette loi. Le pouvoir judiciaire s’oppose à la droite israélienne et pourrait bien l’emporter. A Washington, l’administration Trump a fait connaître son mécontentement. L’Union européenne a annulé une rencontre avec Israël. Comme si chacun sentait bien – enfin – le danger que représente une politique dont le résultat sera de rendre la paix plus impossible que jamais.»
Israël a rendu la paix quasiment impossible
En légalisant les colonies juives en Cisjordanie et en avalisant de nouveaux projets de construction dans les territoires palestiniens, Israël, renforcé par Donald Trump, choisit la confrontation plutôt que la paix, critique The Irish Times :
«Le gouvernement de droite en Israël a été clairement encouragé par la complaisance du nouveau président américain, que Benyamin Nétanyahou rencontrera pour la première fois la semaine prochaine. Et bien que Netanyahou, contrairement à certains membres de son cabinet, n’ait pas officiellement enterré la solution à deux Etats, soutenue par la quasi-totalité de la communauté internationale, qui y voit une condition indispensable à la paix, il commence à utiliser la formule de 'state-minus' ('presque-Etat'). Personne ne sait ce qu’il entend précisément par là, sauf qu’il semble exclure une égalité potentielle entre deux Etats israélien et palestinien - égalité sans laquelle tout accord paraît quasi impossible.»
L'ONU perpétue l'occupation
Les Nations unies contribuent à pérenniser l'occupation israélienne des territoires palestiniens, critique Alexandra Lucas Coelho dans Público :
«2017 marque l'anniversaire d'un très vieux conflit. Cela fait déjà 50 ans, en effet, qu'Israël contrôle et colonise illégalement Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Si la guerre des Six jours, en 1967, a été une victoire éclair d'Israël sur les pays arabes, l'occupation consécutive des territoires palestiniens est un conflit qui perdure jusqu'à aujourd'hui - avec des millions d'otages. ... Et si l'ONU apporte aux millions de personnes sur place nourriture, santé et éducation, elle contribue dans la pratique à perpétuer cette occupation. Cette année, il est grand temps de demander à quoi ont bien pu servir les tonnes de documents, d'argent et d'aides apportées par l'ONU, dans la lutte contre l'occupation israélienne.»