Une gifle pour le Movimento 5 Stelle de Beppe Grillo
Les premiers résultats des municipales italiennes, considérées comme un test avant les législatives de l'automne, indiquent une lourde défaite du Movimento 5 Stelle (M5S). L'année dernière, le parti avait pourtant conquis les mairies de Rome et de Turin, tandis que le Partito Democratico avait fait mauvaise figure. Les journaux italiens se réjouissent de ce revirement.
Les premiers 'pots cassés'
Le chef de file du M5S est le premier responsable de cette défaite, commente La Repubblica :
«Grillo paye pour la première fois le prix de ses erreurs. La dernière en date ne remonte pas à très loin : il a donné sa bénédiction au pacte passé entre Renzi et Berlusconi, et approuvé une réforme électorale qui entendait reprendre le modèle allemand sous une forme dénaturée. Une pagaille parlementaire typique de l'Italie, et dont le Movimento 5 Stelle n'est pas ressorti indemne. Logique. Car quand on réclame la transparence, il vaut mieux ne pas donner l'impression de pactiser avec la 'caste' - terme par lequel Grillo désigne les partis traditionnels. Mais il y a aussi eu d'autres erreurs. La gestion de la ville de Rome, entre les mains de la maire M5S Virginia Raggi, devait finir par avoir un impact électoral.»
La résurrection du bipartisme
Le bipartisme a visiblement de beaux restes, se réjouit Corriere della Sera :
«Ce sont les partis traditionnels, centre-gauche et centre-droit, qui ont mené la danse. Cela montre que la culture du droit électoral majoritaire et des coalitions peut encore remporter des victoires, au niveau local du moins. Pendant une journée, le 'tripolarisme parfait' PD-M5S-droite, qui domine le parlement et détermine tous les scénarios des législatives futures, a volé en éclats. ... Il est difficile de dire, en revanche, si le retour du bipolarisme aura lieu également sur le plan national. Mais théoriquement, ce pourrait être là l'occasion pour le Partito Democratico de se réconcilier avec son aile gauche. ... De leur côté, Forza Italia et Lega Nord pourraient envisager de mettre de côté l'âpre bataille hégémonique que se livrent Silvio Berlusconi et Matteo Salvini.»