Un second référendum sur le Brexit est-il envisageable ?
Le Brexit est-il vraiment irréversible ? La déconvenue de Theresa May aux législatives et les difficultés rencontrées dans les négociations avec l'UE n'appellent-elles pas au contraire l'organisation d'un nouveau référendum sur la question ? Des questions abondamment débattues en Grande-Bretagne aujourd'hui.
Le camp du Brexit a eu sa chance
The Financial Times préconise la tenue d’un second référendum :
«Plus il devient manifeste que la vision initiale du Brexit s’effondre comme un château de cartes, plus ses partisans s'obstineront à dire qu’un second référendum serait antidémocratique. Or leur vision de la démocratie ressemble à celle d’un dictateur du tiers monde : dès lors qu’une décision a été prise par référendum, il est impossible de revenir en arrière. C’est un principe que l’on ne saurait en aucun cas appliquer à une démocratie parlementaire, système dans lequel le soutien de l'électorat doit être renouvelé au moins tous les cinq ans. Avec les référendums, nous dit-on, c'est différent. Est-ce vraiment le cas ? ... Tôt ou tard, les Britanniques en arriveront à la conclusion évidente que les pro-Brexit ont eu leur chance, et qu’ils ont échoué. Ce jour venu, il sera temps de reprendre les rênes.»
Le vent n'a pas vraiment tourné
The Guardian juge pour sa part illusoire et dangereux l'appel à organiser un nouveau référendum :
«Un jour futur, la Grande-Bretagne pourrait voter pour un gouvernement favorable à un retour humble dans le giron de l'UE - laquelle aura vraisemblablement elle-même évolué d'ici-là. ... Mais n'envisageons pas de nouveau référendum. N'avons-nous pas tiré de douloureuse leçon ? Le pays est divisé par une question difficile, motivée par des émotions qu'on ne retrouve pas sur les bulletins de vote et qui paralysent durablement la politique. Si vos idées préconçues vous orientent vers des articles qui évoquent une nouvelle donne, n'oubliez pas de voir à l'occasion de quelle manière Murdoch, The Mail et The Telegraph continuent à distiller leur venin. Ils seront toujours là, prompts à empoisonner l'atmosphère, lors d'un second référendum.»