Une réforme électorale controversée en Moldavie
En Moldavie, des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour protester contre une révision du droit électoral. Elles ont appelé le président à ne pas ratifier le texte, adopté par le Parlement, qui supprime le vote à la proportionnelle. L'UE a également critiqué ce projet, qui favoriserait les grands partis aux élections. Mais que peut faire Bruxelles pour se faire entendre à Chișinău ?
Les politiques moldaves se surestiment
La critique européenne ne sera pas comprise à Chișinău, assure l'expert politique Dan Dungaciu sur Adevărul :
«Ceux qui dirigent la Moldavie ne comprennent pas comment l'Ouest fonctionne. Ils croyaient naïvement pouvoir duper Bruxelles, pensant que celle-ci fermerait les yeux sur les combines pratiquées à sa périphérie. ... Les politiques de cette région, du moins un certain nombre d'entre d'eux, croient qu'en s'asseyant face aux dirigeants d'Europe ou d'Amérique, ils deviennent leurs égaux ! S'ils se sont montrés timides, réservés et peu diserts au départ, ils se sont rapidement sentis en confiance. ... Le problème devient préoccupant si les dirigeants à Chișinău estiment que les Etats occidentaux ont plus besoin de la Moldavie que la Moldavie n'a besoin d'eux.»
Bruxelles est impuissante
L'UE ne peut rien faire face aux agissements du Parti démocrate (PDM, pro-occidental), juge Contributors :
«Il importe pour l'UE que la Moldavie accomplisse ses réformes et aucun autre parti que le PDM n'est en mesure de le faire, même si de nombreuses réformes ne sont jamais, ou mal, mises en œuvre. Avec l'adoption du nouveau système électoral, le chef du parti, Vladimir Plahotniuc, teste les limites de ses partenaires européens. ... Tant que la dépendance mutuelle subsistera, l'UE sera contrainte, vu le manque d'alternatives à Chișinău, de tolérer un certain nombre d'écarts, tandis que le PDM profitera de son aura pro-européenne pour suivre ses propres intérêts politiques.»