Paris veut résoudre le litige fiscal avec Google
Le ministre français des Finances, Gérald Darmanin, a annoncé vouloir trouver un accord avec Google et ne pas faire appel du jugement prononcé par un tribunal parisien. Celui-ci avait estimé il y a près de deux semaines que Google n'avait pas à rembourser 1,1 milliard d'arriérés fiscaux. Le nouveau gouvernement français n'avait-il pas d'autre choix ?
Paris se devait d'agir
L'hebdomadaire Alternatives Economiques salue l'initiative de la France, même s'il regrette le caractère isolé de celle-ci:
«La France renforce la course au bilatéral : en attendant de savoir ce que donneront les nouvelles règles, je négocie ma base fiscale pour moi et les autres n’ont qu’à se débrouiller. Les Anglais l’ont fait, les Italiens aussi. Surtout, Trump souhaite offrir une quasi amnistie fiscale aux grandes entreprises américaines en leur proposant de rapatrier leurs profits stockés dans les paradis fiscaux en les taxant à un faible taux. Une fois l’argent rapatrié aux Etats-Unis, il en restera moins pour négocier avec les autres fiscs. De ce point de vue, la France a raison de ne pas trop traîner même s’il faut regretter qu’elle contribue ainsi à des batailles bilatérales fragilisant les efforts internationaux actuels.»
Un problème européen qui appelle une solution européenne
Libération appelle l'UE à établir enfin une imposition unitaire des géants numériques américains :
«Ces entreprises doivent participer au financement des infrastructures qu’elles utilisent, à la qualité de l’enseignement dont elles profitent, etc. Et elles doivent être imposées comme les entreprises européennes. Sinon le jeu de la 'concurrence libre et non faussée', mantra de l’UE, est biaisé et peut empêcher l’envol des GAFA locaux. Il s’agit bien ici d’un problème qui déborde de nos frontières hexagonales : rien ne sera possible sans une approche harmonisée au niveau européen. … Taxer Google peut être un début de réponse. Mais n’avoir pour politique numérique que la taxation des GAFA serait in fine le terrible aveu d’un échec de l’Europe devenu dominion numérique américain.»