L'AKP fait face à un nouveau concurrent de droite
Meral Akşener, ancienne ministre de l'Intérieur turque et députée du parti nationaliste d'extrême-droite MHP, vient de fonder un nouveau parti. Après s'être brouillée l'année dernière avec le chef de file du MHP, Devlet Bahçeli, lui reprochant son soutien à Erdoğan et à son régime, la championne de la droite turque souhaite désormais créer un parti d'opposition laïc et de centre-droit. Quelles sont ses chances de réussite ?
Un nouveau parti prometteur
Les fondateurs du nouveau parti sont sur la bonne voie, estime Hürriyet Daily News :
«Ils pourraient convaincre les électeurs du MHP, opposés à la politique actuelle de Bahçeli, qui apporte un soutien stratégique à Erdoğan. Leur position nationaliste intransigeante, en particulier dans le conflit kurde, pourrait séduire des partisans du plus grand parti de l’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP) en Anatolie rurale. Mais difficile de savoir comment ils réussiront à s’adresser aux électeurs du centre-droit vivant en ville : leur rhétorique et les personnalités qui soutiennent le parti ne semblent pas les convaincre. … Pourtant, la Turquie a toujours été ouverte à l’émergence de nouveaux partis, pourvu qu’ils soient créés au moment propice. L’AKP en est un bon exemple : il s'est retrouvé au pouvoir un an seulement après sa création en 2001.»
Au service de Hodja Efendi
Le nouveau parti est un projet du mouvement Gülen, affirme Yeni Şafak :
«Pendant les six premiers mois de l’année dernière, l’Etat parallèle (Gülen) a tout fait pour que Meral Akşener devienne la chef de parti du MHP. … A l’époque, cette dernière criait sur tous les toits 'je vais devenir Première ministre'. En fin de compte, elle n’est devenue ni chef du MHP ni Première ministre ! … Si le putsch du 15 juillet 2016 avait réussi, qui l’organisation terroriste Fetö - qui appartient à l’OTAN, aux Etats-Unis, à la CIA - aurait-elle nommé Première ministre ? Je vous le donne en mille ! Car Meral Akşener déclarait déjà il y a plusieurs années 'Un jour, tout le monde comprendra notre Hodja Efendi [Gülen]'. Heureux celui qui l'a déjà compris'.»