Où en est l'AKP, 16 ans après sa création ?
Des milliers de personnes ont célébré lundi à Ankara le 16e anniversaire de la fondation du parti au pouvoir en Turquie, l'AKP. Le président et chef de file du parti, Tayyip Erdoğan, a lancé la campagne du parti pour les présidentielles de 2019 et annoncé des changements structurels "fondamentaux". Des changements qui ont émaillé l'histoire du parti, soulignent les commentateurs.
L'AKP a produit un miracle
Le quotidien proche du gouvernement Akşam établit un bilan positif :
«Pendant 16 années, le parti a réussi à faire prospérer le pays malgré toutes les attaques d'une bassesse inouïe dont il a été la cible, mais également à définir des objectifs, à les atteindre ainsi qu'à renforcer le système politique et la volonté populaire contre les tentatives de renversement. Le seul pouvoir sur lequel Erdoğan et l'AKP se sont appuyés n'est autre que le soutien politique et légitime du peuple. … L'AKP, dont on souffle actuellement les 16 bougies, parvient encore à enthousiasmer la Turquie et s'inscrit comme un parti centriste qui promet de continuer à transformer le pays dans les années à venir. Il se trouve même peut-être à l'orée de son apogée. Car nous disposons désormais d'un nouveau système gouvernemental et les tentatives de putsch ont échoué.»
Les anciens compagnons de route d'Erdoğan sont partis
Dans Hürriyet Daily News, le chroniqueur Murat Yetkin se remémore l'entrée de l'AKP au Parlement :
«J'étais à l'époque chargé d'observer le travail de l'assemblée nationale. J'avais été d'emblée frappé par les cheveux foncés dans les rangs de l'AKP, tandis que ceux [des membres du parti social-démocrate CHP] étaient blancs ou grisonnants. L'AKP incarnait un renouvellement générationnel. Les femmes restaient fortement sous représentés, même si elles étaient plus nombreuses sur les listes de l'AKP. Le tableau est bien différent aujourd'hui. Il est vrai qu'une jeune génération est en train de s'imposer et les listes des deux partis se féminisent. … En réalité, la plupart des personnages clés de l'establishment de l'AKP n'occupent plus des postes influents. Certains d'entre eux ne sont même plus membres du parti.»