Nouveau round dans la dispute frontalière Slovénie/Croatie
La tension est montée d'un cran dans le litige frontalier entre la Slovénie et la Croatie. Zagreb refusant de reconnaître le verdict rendu par le tribunal d'arbitrage international, Ljubljana entend faire valoir ses droits maritimes en baie de Piran, si nécessaire en faisant intervenir la police. Elle a également bloqué l'adhésion de la Croatie à l'OCDE. Auparavant, le Premier ministre croate avait incité les pêcheurs de la région à ne pas tenir compte du jugement. Le conflit peut-il s'envenimer ?
Un avertissement de la part de la Slovénie
La Slovénie est visiblement prête à tout pour obtenir l'application du verdict sur le litige frontalier, analyse Novi list :
«L'adhésion à l'OCDE n'est pas vitale pour la Croatie, et Zagreb n'aura donc pas à pâtir de ce nouveau blocage slovène. Mais cette initiative inhabituelle envoie en même temps un signal alarmant. Ljubljana entend ainsi prouver à Zagreb qu'elle est prête à recourir à tous les moyens - conventionnels ou non - pour inciter la Croatie à reconnaître le verdict relatif au litige frontalier. ... Ce blocage montre que l'Etat slovène pourrait s'opposer à l'adhésion de la Croatie à l'espace Schengen en affichant la même détermination - même si, le cas échéant, elle se retrouverait entièrement seule.»
Un litige qui devient un problème européen
Le rejet du verdict par la Croatie est en certains points comparable à la position de la Hongrie vis-à-vis du jugement de la CJUE sur les quotas de réfugiés, souligne Delo :
«Comme dans le cas de la Hongrie et de l'UE, la non-reconnaissance par la Croatie du verdict du tribunal d'arbitrage transforme ce litige slovéno-croate en affaire paneuropéenne. Si l'UE tolère que chaque Etat interprète et applique comme il l'entend les décisions des plus hautes instances judiciaires européennes, alors nous pouvons dire adieu à l'Union européenne. ... Ces derniers temps, quelques PECO de plus en plus autoritaires - Hongrie et Pologne en tête - se comportent de la sorte. L'anarchie et le chaos ne sont plus très loin.»