Immigration : un parti danois veut créer des hotspots à l'étranger
Les sociaux-démocrates danois, actuellement dans l'opposition, ont présenté lundi une nouvelle proposition en matière de politique d'asile : à l'avenir, les candidats à l'immigration devraient pouvoir faire leur demande depuis l'étranger, dans des centres d'accueil créés à cet effet dans des pays d'Afrique du Nord ou du Proche-Orient. Projet raisonnable ou essor du nationalisme ?
Un signal important pour toute l'Europe
Si les propositions sont intéressantes, il sera toutefois impossible de les mettre en œuvre à court terme, objecte Berlingske :
«C'est une vision censée et positive pour la politique étrangère danoise. Mais ce n'est jamais qu'une vision, qui dépend d'un grand nombre d'autres facteurs extérieurs. Cela ne devrait toutefois pas empêcher le Danemark de s'employer à la mettre en œuvre petit à petit. ... Le signal le plus important est qu'il faut travailler, au Danemark et en Europe, à réagir aux flux de réfugiés futurs. Le Danemark a des alliés en Europe qui préconisent le même modèle et si par un savant dosage de la carotte et du bâton, l'on fait suffisamment pression sur les pays envisagés pour la création de ces centres d'accueil, rien n'est impossible.»
Le 'nationalisme-providence' de la social-démocratie
Dagens Nyheter n'est pas étonné que les sociaux-démocrates fraternisent avec le parti d'extrême droite Dansk Folkeparti (DF) :
«Les sociaux-démocrates et le 'parti du peuple' n'étaient-ils pas censés être ennemis à tout jamais ? Ce n'est pas aussi simple. Les partis néo-nationalistes comme le Parti populaire danois (DF) et les Démocrates de Suède (SD) aiment bien se donner des airs de partis sociaux. ... Le discours et la politique des sociaux-démocrates prennent une coloration plus ou moins nettement nationaliste. Le 'nationalisme-providence' permet ainsi un rapprochement entre les populistes et la social-démocratie. Il semblerait qu'au Danemark, ils se soient déjà tendu la main. En Suède, on espère que le Premier ministre social-démocrate Stefan Löfven empêchera ce rapprochement. »