L'Ukraine neutralise les médias critiques
La rédaction du quotidien ukrainien Vesti a été mise sous scellés suite à des accusations pour corruption visant le propriétaire de la holding médiatique propriétaire du journal, l'ex-ministre des Affaires étrangères Olexandre Klymenko. Le bâtiment a été confié à une entreprise de gestion qui, selon des témoins, aurait donné ordre à ses employés de détruire ce qui se trouvait dans les bureaux. Les journalistes ukrainiens parlent d'une guerre du pouvoir contre les médias critiques.
Grave atteinte à la liberté de la presse
Le pouvoir ukrainien mène une guerre ciblée contre les médias d'opposition, pointe le journaliste Vitaly Rubin dans Strana :
«Les membres de l'équipe dirigeante n'ont pas émis le moindre commentaire sur cet épisode sans précédent, ce qui est extrêmement révélateur. Car les actions contre Vesti s'inscrivent parfaitement dans la logique des actions menées par le pouvoir dans le cadre d'un nettoyage du paysage médiatique. Bien évidemment, il ne s'agit pas d'un cas isolé. C'est pour les mêmes raisons que le rédacteur en chef de Strana, Igor Gouzhva - visé par des menaces de mort et par une cinquième procédure pénale - avait été obligé de quitter l'Ukraine. »
Une guerre contre les médias d'opposition
Le gouvernement sévit contre les médias critiques de façon systématique, écrit le journaliste Oleg Morossov dans Vesti :
«Rien de nouveau sous le soleil. Ces quatre dernières années, le pouvoir actuel a engagé la lutte contre les médias de masse. Et pendant ces quatre années, il affirme qu'il n'a recours à aucune procédure pénale et à aucun 'bandit' pour atteindre ses objectifs politiques, et que les médias ne feraient que couvrir leurs propres entorses à la loi. Or la chronologie de la guerre que le pouvoir a engagée contre la presse contredit ces affirmations.»