Des casques bleus en Ukraine orientale ?
Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, l'ex-secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen a proposé la création d'une mission onusienne de maintien de la paix en Ukraine orientale, qui prévoirait le déploiement de 20 000 soldats dans la région. La Suède, la Finlande et la Biélorussie se sont déjà déclarées prêtes à y participer. Mais de l'avis des éditorialistes, cette proposition n'a rien de réaliste.
Des conflits d'intérêt trop importants
En raison des visions divergentes de la Russie, de l'Ukraine et de l'Ouest, il ne pourra y avoir de mission de maintien de la paix de sitôt, analyse le politologue Alexander Rahr dans une tribune au journal pro-Kremlin Izvestia :
«La Russie aimerait geler le conflit pour mettre fin au massacre et mener ensuite des négociations entre les séparatistes et le gouvernement. L'Ukraine et l'Occident sont en revanche favorables à une solution de type 'Kosovo', c'est-à-dire une intervention militaire massive de l'ONU, avec le déploiement de dizaines de milliers de soldats issus de différentes armées, censés prendre le contrôle des structures administratives dans le Donbass. ... Une mission à l'issue de laquelle les territoires concernés retourneraient dans le giron de l'Ukraine. ... Il est évident que les insurgés rejetteront cette solution, à l'instar de Moscou. Voilà pourquoi il n'y a malheureusement pas eu d'avancée lors de la Conférence de Munich sur la sécurité.»
Personne n'enverra des casques bleus dans une zone de combat
L'Ukraine orientale ne peut encore faire l'objet d'une mission de maintien de la paix de l'ONU, selon Kaleva :
«C'est une bonne chose qu'il y ait de nouvelles initiatives. ... Si personne ne fait rien, il ne se passera rien. Mais la route est encore longue d'ici au déploiement de casques bleus, car aucun pays ne voudra envoyer ses soldats dans une zone de combat. Même si la Finlande est traditionnellement une grande puissance en matière de maintien de la paix, une opération en Ukraine orientale comporterait des risques énormes. Une mission aussi conséquente doit être bien préparée. En attendant qu'elle soit possible, il faudra que la Russie, notamment, se montre réellement disposée à respecter les accords de Minsk.»