Elections russe : le patrimoine d'un candidat communiste fait scandale
Le candidat à la présidence du Parti communiste russe, l'entrepreneur Pavel Groudinine, aurait omis de déclarer l'existence de onze comptes en Suisse, selon le fisc. Son patrimoine en devises et en or se chiffrerait à un million d'euros environ. Cette révélation justifierait théoriquement son exclusion des élections du 18 mars. Pourquoi la commission électorale le ménage-t-elle ?
Surtout ne pas faire de vagues
Radio Kommersant FM croit savoir pourquoi la commission électorale ne sévit pas :
«Peut-être les communistes n'y tiendraient-ils plus et se mettraient à contester ? Soyons honnêtes : en toute rigueur, en vertu de la loi électorale, l'affaire devrait être portée devant le tribunal. Et le tribunal trancherait : si infraction il y a eu, écarter Groudinine des élections serait la seule option envisageable. Car la loi est dure, mais juste. En réalité toutefois, la commission électorale se livre à des contorsions obligées pour inventer d'étranges catégories, sanctionnant Groudinine tout en le laissant figurer sur les bulletins de vote - à seul dessein d'étouffer le scandale.»
Poutine a besoin de Groudinine
Vedomosti a une autre explication au maintien de Groudinine parmi les candidats en lice :
«Si Groudinine se présente aux élections, les partisans du Parti communiste ont une raison de se rendre aux urnes. Et si le candidat du PC s'avère être un communiste atypique et par dessus le marché avoir la mémoire qui flanche, ceci incitera à soumettre à un examen sévère les autres noms qui figurent sur le bulletin. Ceci apportera des voix aux adversaires - et surtout au favori du scrutin, affirment les analystes politiques. Et ce dernier veut l'emporter non seulement avec une forte participation, mais aussi avec un score élevé.»