L'affaire du KGB : le Parlement lituanien sous pression
En Lituanie, le scandale qui émaille le député Mindaugas Bastys crée l'émoi. Ce dernier avait entretenu des contacts secrets avec un ancien collaborateur du KGB, ce que la Cour constitutionnelle avait jugé être anticonstitutionnel. Le Parlement s'est en revanche prononcé en faveur du maintien de son mandat. L'opinion publique crie au scandale, des milliers de manifestants demandent des élections anticipées. A juste titre ?
Il essuie sur le peuple ses bottes crottées russes
Le vote au sein du Seimas était une pure abjection, blâme Delfi :
«Ce sera maintenant aux électeurs et à l'Histoire de juger l'affaire. Mais une chose est certaine : le Seimas de Ramūnas Karbauskis [président de la principale fraction, l'Union lituanienne agraire et des verts] n'a pas réussi l'examen de loyauté envers l'Etat lituanien. ... Ce jour aura couvert de honte tous les membres du Seimas, et il ne pourra probablement jamais se laver de cette tache. Paysans, vous avez essuyé sur le peuple vos bottes russes crottées de fumier. On reconnaît bien le parti paysan.»
L'éternelle rengaine des élections anticipées
Les partis de l'opposition tentent évidemment maintenant d'exploiter le scandale à leurs propres fins, explique 15min :
«C'est notre tradition parlementaire. Dès que la législature atteint son zénith, commencent alors les discussions sur des élections anticipées. Mais l'Histoire a montré que cela restait des paroles qui n'étaient jamais suivies d'actes. Si ce serpent de mer réapparait régulièrement, c’est également dû au fait qu'à mi-parcours de la législature, les élections communales sont programmées. Les partis de l'opposition flairent ici une chance de se faire entendre bruyamment. Pas plus fort que le bourdonnement d'une mouche, mais un bourdonnement persistant permet aussi de gagner l'attention du public et les voix des électeurs.»