Coupe du monde de football : les Croates en liesse
France, Belgique, Angleterre, Croatie : les quatre équipes dans le dernier carré du Mondial sont européennes, ce qui ne surprend pas les chroniqueurs. Ils s'étonnent en revanche de la performance de la Croatie, qui, après sa victoire contre le pays organisateur, réalise le même parcours que l'équipe de 1998, qui s'était classée troisième du tournoi.
David contre Goliath
Il relève du miracle statistique que la Croatie se retrouve à nouveau en demi-finale de l'épreuve, commente Večernji list :
«Nous avons l'occasion de remporter une nouvelle médaille, ce qu'aucun pays aussi petit que la Croatie n'a jamais fait ces 64 dernières années ! La Croatie est un véritable David, symbolisée par Luka Modrić, qui pourrait voler la vedette à des génies comme Messi, Ronaldo ou Neymar. Si nous remportions l'or, nous deviendrions la 7e nation la plus performante en Coupe du monde, devant l'Angleterre et l'Espagne. Nous n'avons rien à perdre lors des deux prochains matchs, contrairement à l'Angleterre, la France et la Belgique, qui comptent de trois à quinze fois plus de footballeurs licenciés. Nous avons par contre beaucoup à gagner.»
La panacée pour la Croatie
La population et la sélection nationale sont intimement liées, selon Jutarnji list :
«On s'est rendu compte, ce week-end, combien la sélection croate a manqué à ce peuple désespéré, combien la nation aspire à cette cohésion, et combien ce peuple avait manqué aussi à l'équipe. En dépit des problèmes et des disputes [le football croate est notamment miné par des affaires de corruption], l'amour est en réalité profondément enraciné. ... La Croatie connaîtra la semaine prochaine un apogée triomphal - quelle que soit l'issue du tournoi. Ce sentiment orgasmique de bonheur, cette impression euphorique d'un avenir meilleur, est un remède magique - même s'il ne s'agit que d'un éphémère placebo.»
Un Mondial ? Plutôt un Euro !
Le portail de la radio publique Český rozhlas souligne qu'il n'y a plus que des équipes européennes en lice :
«Le Brésil, l'Uruguay et l'Argentine n'auront pas de médaille, alors qu'ils faisaient partie des favoris. Pour la quatrième fois d'affilée, l'Europe domine le Mondial de football. Et l'écart ne cesse de s'amplifier. C'est en Europe que l'on trouve les compétitions les plus lucratives, les meilleurs joueurs, le plus de ressources financières, l'intérêt le plus important, une riche tradition et un système de formation rodé, avec les meilleurs entraîneurs. Aucune équipe africaine n'a passé la phase de poules. Malgré ses efforts considérables, la Chine n'a pas su décrocher de ticket pour la Russie. La compétition restera probablement l'apanage des Européens, avec, ici ou là, une équipe sud-américaine.»