Visite du pape François : quelles sont les attentes des pays baltes ?
Le pape François effectue entre le 22 et le 25 septembre une tournée en Lituanie, en Lettonie et en Estonie. Il s'agit de la première visite d'un pape dans les pays baltes depuis 25 ans. La venu du souverain pontife donne lieu aux appels les plus variés, comme en témoigne la lecture de la presse balte.
Le pape comme ambassadeur de l'OTAN et de l'UE
Tvnet espère que la venue du pape puisse donner un coup de pouce aux relations avec la minorité russe dans les pays baltes :
«La question de la minorité russophone tenant lieu de patate chaude dans la politique intérieure de la Lettonie et de l'Estonie, le pape pourrait jouer le rôle d'ambassadeur de l'OTAN et de l'UE. Il pourrait sensibiliser à l'importance du dialogue entre frères de confession et avec les membres d'autres confessions - mais aussi avec le groupe social formé par les russophones. L'Occident a de bonnes raisons de voir dans ce dialogue le meilleur instrument qui soit pour empêcher la Russie d'exploiter la division de la société à dessein de menacer la sécurité de l'OTAN.»
Mettre le contrôle des naissances à l'ordre du jour
Eesti Päevaleht appelle le pape à aborder les risques inhérents à la surpopulation :
«Après une visite aux Philippines il y a trois ans, le pape avait soulevé une question : le reste du monde peut-il s'immiscer dans la politique des naissances des pays en développement ? Plusieurs raisons nous amènent à dire que oui. Si l'on laisse de côté la question idéologique du planning familial, il existe des preuves convaincantes de l'impact de l'absence de contraception sur la santé des femmes. Deuxièmement, une baisse de la natalité ouvre aux enfants de meilleures perspectives en termes de santé et d'éducation. Troisièmement, on devrait se pencher sur le lien entre natalité et changement climatique. Une hausse de la natalité [et du même coup de la consommation mondiale en énergie] réduit à néant toutes les autres mesures visant à endiguer le changement climatique.»
Un jour férié en plus est exagéré
Latvijas Avīze s'étonne devant tant d'efforts déployés en Lettonie à l'occasion de la visite du pape :
«Un Etat laïc doit-il réellement contribuer financièrement à l'organisation de l'événement phare d'une confession ? N'exagère-t-on pas l'importance de cette visite ? Du point de vue des catholiques, probablement pas. Mais ne perdons pas de vue la dimension politique. La décision du Parlement de déclarer le 24 septembre jour férié dans tout le pays reste discutable. ... A quand des jours fériés pour les grandes manifestations sportives ? L'argument de ceux qui soulignent l'importance de la visite du pape pour l'esprit et pour l'âme ne tient pas debout. Car la finale d'une compétition sportive suscite des émotions au moins aussi fortes. Cette inégalité de traitement est insoutenable sur le plan démocratique.»
Les râleurs n'ont rien compris
Lietuvos žinios pour sa part est flatté que le pape rende visite à un petit pays comme la Lituanie :
«Quelques voix s'élèveront sans doute, notamment sur les réseaux sociaux, pour critiquer des perturbations de la circulation routière. Mais ces râleurs ne comprennent pas que la visite du pape est l'expression d'une attention exceptionnelle et de respect, de la volonté de nous aider. On mesure l'honneur qui nous est fait quand on garde à l'esprit les pays auxquels le pape n'a pas encore rendu visite, tels que la France.»