La Finlande veut faire cesser la vente d'alcool sur Internet
La Finlande cherche à réguler l'achat de boissons alcoolisées sur Internet en interdisant de commander à l'étranger des boissons d'une teneur en alcool supérieure à 2,8 pour cent. Or la Commission européenne s'y oppose, invoquant le principe de libre-circulation des marchandises. La Finlande pourra-t-elle s'imposer dans ce bras de fer avec Bruxelles ?
La Finlande et la libre économie de marché
La Finlande a encore beaucoup à apprendre en matière de libre concurrence, lit-on dans Kauppalehti :
«Bien qu'elle soit membre de l'UE depuis 24 ans, la Finlande a du mal à se faire à la libre concurrence. A titre d'exemple, elle a tout mis en œuvre pour freiner la privatisation des entreprises publiques de transport opérant sur le marché national, jusqu'à ce que la Commission européenne finisse par intervenir. ... La loi régissant l'alcool ne stipule pas clairement si les ventes à distance sont autorisées ou non. La Commission vient de prendre clairement position. ... Elle propose à la Finlande de mettre à l'étude la création de points de distribution pour la vente à distance, homologués par l'Etat. Dans la pratique, ceci ferait ombrage aux magasins Alko, détenteurs d'un monopole d'Etat, car l'alcool est un produit qui se prête tout à fait au commerce électronique.»
Le gouvernement temporise
Selon Helsingin Sanomat, la Finlande ne cherche pas à trouver rapidement un terrain d'entente avec l'UE :
«L'alcool est un sujet difficile en Finlande. Les effets nocifs pour la société et la santé des abus d'alcool sont avérés. Or les effets négatifs ne sont pas répartis uniformément : ils ne concernent pas en priorité ceux qui s'approvisionnent sur Internet auprès de fournisseurs européens. L'argument de santé publique avancé pour justifier l'interdiction est donc en porte à faux. Tôt ou tard, la Finlande sera obligée de respecter les dispositions de l'UE en matière de ventes à distance. Il est cependant notoire que la machine européenne tourne au ralenti. Avant que la Cour de justice de l'UE n'ait définitivement tranché, des années peuvent s'écouler. D'ici là, les Finlandais amateurs de vin et les commerçants européens qui vendent leur vin sur Internet resteront dans un flou juridique.»