Etats-Unis : début de la course à l'investiture démocrate
La campagne électorale pour les élections présidentielles de 2020 a commencé aux Etats-Unis. Côté républicain, Donald Trump a indiqué qu'il serait candidat à sa réélection. Dans les rangs démocrates, plusieurs candidats ont annoncé qu'ils brigueraient l'investiture de leur parti, comme l'a fait Bernie Sanders mardi. Les lignes bougent considérablement dans le camp démocrate, observe la presse.
Sanders sous une bonne étoile
Les indicateurs sont au vert pour Bernie Sanders, commente Ivan Iakovina dans Novoïé Vremia :
«Si Sanders avait perdu les primaires démocrates au profit d'Hillary Clinton la dernière fois, c'est parce qu'il avait été floué par la direction du Parti démocrate. ... Il n'a plus ce problème aujourd'hui. Sanders a donc toutes les chances d'être nommé par les démocrates et de chasser ensuite Donald Trump de la Maison-Blanche. ... Depuis 2016, Sanders a acquis à sa cause toute une armée de partisans. Dès le coup d'envoi de la campagne, ceux-ci ont réuni en quatre heures seulement un million de dollars pour leur candidat - un record dans l'histoire du financement participatif. Sanders a lui-même déclaré vouloir constituer aux Etats-Unis un réseau de campagne électoral reposant sur un million de bénévoles (!). ... S'il parvient à le faire, il a de grandes chances de devenir président.»
Le socialisme fait peur
Evoquant le Green New Deal proposé par la députée Alexandria Ocasio-Cortez, Kauppalehti doute que le virage à gauche opéré par le Parti démocrate fasse recette aux Etats-Unis :
«Dans le monde de Trump, le socialisme est une insulte, qui rappelle en premier lieu des souvenirs de la chasse aux sorcières des années 1950. Trump pense pouvoir neutraliser ses opposants en jouant cette carte. Il se pourrait que cette attente se confirme. Les Américains ne sont peut-être pas encore prêts à troquer le capitalisme pour le socialisme, même si le Green New Deal fait davantage penser à l'Etat providence des pays scandinaves qu'au gouvernement centralisé de la Chine ou de la Russie. Mais le rôle positif attribué au mécanisme du déficit est une hérésie du point vue ordolibéral nord-européen.»
Un démocrate pour les gouverner tous
Les démocrates s'exposent à une nouvelle scission, estime Federico Rampini, correspondant de La Repubblica aux Etats-Unis :
«La pléthore de candidats à l'investiture démocrate est un signe de vitalité et de bonne santé de l'opposition. Mais elle rendra plus difficile une union des démocrates autour d'une stratégie, d'un programme et de valeurs communes. ... Si le 'socialisme' auquel se réfère explicitement l'ex-sénateur du Vermont détonait encore en 2016, il est aujourd'hui partagé par une autre candidate, Elizabeth Warren, sénatrice du Massachusetts. Deux autres sénatrices candidates, Kamala Harris de Californie et Kirsten Gillibrand de New York, sont considérées comme des radicales de gauche par rapport à la ligne traditionnelle du parti. Les centristes modérés restent pour l'instant moins nombreux - Cory Booker du New Jersey, Amy Klobuchar du Minnesota. Mais le risque de scission entre les deux ailes du parti est bien réel.»