Quelles sont les conséquences de l'affaire Skripal ?
Il y a un an, l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille étaient empoisonnés à l'agent neurotoxique Novitchock à Salisbury, au Royaume-Uni. Moscou continue de décliner toute responsabilité dans la tentative de meurtre, malgré la présence avérée de deux agents russes dans la ville le même jour. Selon les commentateurs, l'ex-agent double et sa fille ne sont pas les seuls à avoir souffert des effets du poison.
Moscou se contente de plaisanter
Pour se dédouaner, les autorités russes tournent en ridicule l'affaire Skripal aux dépens du Royaume-Uni, constate Vedomosti :
«On ne peut certes pas dire que Moscou marque cette journée anniversaire en sortant de nouvelles blagues. L'ambassade russe à Londres a récemment publié un rapport sur l'affaire et ses suites, qui pointe des incohérences dans la version britannique des événements qui se sont déroulés à Salisbury et pose des questions tout à fait sérieuses aux autorités nationales. Mais il n'est disponible qu'en anglais. En Russie, on continue de divertir la population par des blagues de potache. … Le fait que Moscou tente de tourner l'empoisonnement en ridicule est en phase avec le discrédit qu'elle jette systématiquement sur les dissidents et son rejet d'un débat pertinent sur les circonstances de l'affaire.»
La Russie s'est empoisonnée elle-même
Depuis l'affaire Skripal, les autorités russes ont visiblement le sentiment qu'elles peuvent tout se permettre, critique la professeure de philosophie Vera Afanasieva dans un post Facebook relayé par le site newsru.com :
«Depuis, la réforme des retraites est passée en force, les impôts ont été augmentés, des lois liberticides ont été adoptées - avec cynisme et sans scrupules ni compassion. … Cette année se caractérise non seulement par la honte, l'impertinence et le mensonge, mais aussi par le manque de professionnalisme : il est apparu clairement qu'en matière de qualification professionnelle, l'élite russe est aussi éloignée des dirigeants soviétiques que les empotés Petrov et Boshirov le sont de Richard Sorge [journaliste et espion allemand au service de l'URSS]. Le poison répandu à Salisbury a réduit à néant les derniers restes de décence qui subsistaient au sein de notre société.»