Autriche : quand l'extrême-droite propage des écrits xénophobes
En Autriche, suite à sa publication d'un texte raciste, le politique FPÖ (extrême-droite) Christian Schilcher a démissionné de sa fonction d'adjoint du maire de la ville de Braunau. Il a également rendu sa carte du parti. Il avait publié dans le journal du parti local un poème intitulé "Les rats de la ville", dans lequel il comparait les migrants à des rats. Le FPÖ a-t-il galvaudé la légitimité de sa participation au pouvoir en Autriche ?
Le chancelier ne parvient pas à modérer le FPÖ
Pour Der Standard, il est indéniable que le FPÖ est incapable de gouverner :
«Une tradition veut que l'on donne à un gouvernement cent jours pour prendre ses repères. Nous avons atteint cinq fois cette durée, et le FPÖ est encore loin de pouvoir être considéré comme capable de gouverner. Au lieu de faire son mea-culpa, le FPÖ échafaude la théorie d'une presse malveillante. Ce ne sont pourtant pas des journalistes qui obligent les politiques du FPÖ à rédiger des poésies sur la racaille ou à faire des dons aux groupuscules identitaires d'extrême droite. Il incombe au FPÖ de résoudre lui-même ses problèmes. On est en droit de douter qu'il puisse le faire rapidement. Il semblerait en effet que tant la base que la direction du parti n'aient aucun scrupule à frayer avec l'ultradroite. Une situation qui commence à devenir problématique pour le chancelier Sebastian Kurz, qui ne parvient pas à 'dompter' le FPÖ.»
Une dynamique fatale et sans issue
Pour Wiener Zeitung, le dernier scandale qui éclabousse le FPÖ illustre une fois de plus à quel point la politique autrichienne est au point mort :
«Si le FPÖ était un parti subalterne, on pourrait passer outre. Le fait est qu'il n'est pas un parti mineur, il a autant de poids que l'ÖVP et le SPÖ. Cela fait de lui un élément inhérent au système et à son fonctionnement, ainsi qu'en ont décidé les électeurs. Aucune démocratie ne peut faire abstraction du verdict des urnes. Les majorités sans FPÖ sont rares, on retombe toujours sur une coalition entre ÖVP et SPÖ. Une situation qui confère au FPÖ le rôle de faiseur de roi. Depuis 30 ans, la république cherche un moyen facile de sortir de cette funeste dynamique. En vain, jusqu'à ce jour.»