G7 ou G8 : vers un retour de la Russie ?
Avant et pendant le sommet de Biarritz, le président américain, Donald Trump, s'est déclaré favorable à un retour de la Russie dans le G7. Si son homologue français, Emmanuel Macron, n'a pas rejeté l'idée, les autres chefs d'Etat et de gouvernement s'y sont opposés, invoquant la Crimée et l'Ukraine orientale. Il est probable toutefois que Poutine soit présent, en tant qu'invité, au G7 de l'année prochaine à Washington. Quoiqu'il en soit, Poutine semble s'accommoder de la situation, jugent les éditorialistes.
Absent mais omniprésent
Tel un invité invisible, Poutine a déterminé l'agenda du G7, estime Jutarnji list :
«Le sommet s'est déroulé dans l'ombre de Poutine - pour la plus grande satisfaction du Kremlin et des médias d'Etat russes. Le président russe, bien qu'il n'ait pas été présent sur les plages ensoleillées de Biarritz, a été l'un des principaux protagonistes de la rencontre et un facteur de dissension. Son homologue américain, Donald Trump, a proposé de ramener la Russie dans le giron du G7, tandis qu'Emmanuel Macron, sans exclure totalement la perspective, a jugé qu'il était encore trop tôt. ... L'obstacle majeur ici, c'est la question de la Crimée.»
Poutine est plus à l'aise au sein du G20
De l'avis de Radio Kommersant, Poutine lui-même n'aspire pas à faire son retour dans l'instance :
«Si l'actuelle vague antirusse aux Etats-Unis reflue d'ici le prochain sommet, Poutine pourrait recevoir une invitation. Mais même si ce n'était pas le cas, le Kremlin ne bronchera pas : il s'est habitué à vivre sans le G8. Le format du G20 est bien plus confortable pour Poutine que des face-à-face avec Macron, Merkel ou Trump. La perspective d'être exposé aux reproches et aux remarques acerbes du jeune Premier ministre canadien, ou d'être en minorité, pour ne pas dire isolé, sur la plupart des thèmes abordés, tout cela n'est pas pour emballer Poutine. La politique internationale est de plus en plus, à ses yeux, une question de prestige. Et il entend être traité avec les égards qui s'imposent.»