Moscou : lourdes condamnations de manifestants
A Moscou, plusieurs manifestants ont été condamnés à des peines de plusieurs années. Selon les agences de presse russe, un homme a par exemple écopé de trois ans de prison pour avoir prétendument aspergé de gaz poivre des forces de l'ordre. Un blogueur a été puni à cinq ans de camp pour diffusion d'un message haineux. Les commentateurs dénoncent des peines sans commune mesure avec les délits commis.
La dissuasion est le maître-mot
Frankfurter Allgemeine Zeitung dénonce des jugements d'une sévérité disproportionnée :
«Ces procès ne se proposaient nullement de chercher la vérité et de sanctionner les délits, mais surtout de dissuader les gens de participer à des manifestations pacifiques. Les accusations montées de toutes pièces remplissent une fonction : toucher potentiellement n'importe quel manifestant lambda n'ayant pu échapper à temps aux forces de sécurité, autrement dit quiconque ose se joindre à un cortège. La dureté croissante des répressions, tant contre de simples manifestants que contre les cerveaux de l'opposition, est un signe de nervosité du régime de Poutine.»
L'arbitraire de l'Etat attise la radicalisation
Ekho Moskvy craint que le caractère excessif des verdicts prononcés contre les manifestants n'entraîne une radicalisation de la contestation :
«Que peuvent bien susciter de tels verdicts, si ce n'est l'indignation ? Or l'indignation fait le lit du ressentiment. Si celui-ci peut mener chez certaines personnes à de simples vociférations, chez d'autres, il peut être le déclencheur de violents desseins. Si les gens constatent qu'il n'y a pas de justice et que des innocents peuvent être les victimes de la vindicte de l'Etat, il se peut qu'ils soient alors tentés de jouer les Robin des bois. C'est-à-dire de décider de se faire justice eux-mêmes. »