Vers un nouveau scandale de dopage en Russie ?
Youri Ganus, le directeur de l'Agence russe antidopage (RUSADA), a confirmé des accusations selon lesquelles des milliers de données liées à des tests antidopages réalisées de 2012 à 2015 auraient été manipulées avant d'être remises à l'Agence mondiale antidopage (AMA), et ce de surcroît pendant les contrôles réalisés par les enquêteurs russes. Quelles seront les conséquences de cette affaire pour la participation de la Russie aux futures compétitions sportives ?
Des stigmates durables
Radio Kommersant FM estime que la Russie n'a aucune chance de participer aux JO 2020 et à d'autres grandes compétitions sportives :
«Aux yeux de l'Agence mondiale antidopage (AMA), nous sommes des récidivistes - tous les efforts de nos héros de la lutte antidopage ne valent donc plus un kopeck. Personne dans le monde du sport n'accordera plus le moindre crédit à leurs mérites après le scandale des données falsifiées du laboratoire russe. ... Le scandale à venir a beau s'annoncer menaçant, on espère que l'orage passera sans faire de dégâts, conformément au vieil adage russe. ... Les fonctionnaires du sport ont bien sûr leurs propres explications à toute cette affaire. Ils s'attacheront probablement à souligner que des collaborateurs externes de l'AMA ont manipulé ces données, et qu'il est dès lors impossible de savoir qui a changé quoi et à quel moment. »
Ganous prêche seul dans le désert
Pour Novaïa Gaseta, Ganous semble être jusque-là le seul à prendre l'affaire au sérieux en Russie :
«Il tire continuellement le signal d'alarme, fait des révélations et accuse des 'forces obscures' d'empêcher le sport russe de se rétablir et de changer enfin de mentalité. Le patron de l'Agence russe antidopage (RUSADA) ne cesse de durcir le ton, mais personne ne le contredit publiquement. Il n'y a eu quasiment aucune réaction 'd'en haut' ; c'est comme s'il prêchait dans le désert. Dans les reportages relatifs au grand forum sportif organisé à Nijni-Novgorod, intitulé 'Russie - la superpuissance sportive', on s'est attaché à occulter ce problème - à savoir que la Russie puisse rapidement retomber dans les ténèbres de l'ostracisation internationale.»