Les Roumains élisent leur président
Les élections présidentielles ont lieu dimanche en Roumanie. Le président sortant, Klaus Iohannis, du Parti national libéral (PNL) est le favori du scrutin. Dans les sondages, il devance nettement Viorica Dăncilă, du Parti social-démocrate (PSD), qui avait été déchue de son poste de Première ministre en octobre. La presse roumaine critique une campagne électorale dépourvue de débats de fond.
La stratégie antidémodratique de l'évitement
Sur le portail G4 media, le journaliste Dan Tapalaga déplore qu'il n'y ait pas eu de débat télévisé avant le scrutin :
«Connaissez-vous un pays de l'UE où le président entend exercer un deuxième mandat mais refuse de se présenter à ses électeurs et de se confronter à ses rivaux ? ... Comment en est-on arrivé à ce simulacre de campagne ? C'est le fait du principal candidat, qui semble être présent mais est en réalité absent. On le voit, mais il n'est pas là. Il va partout, mais il ne participe qu'à des évènements minutieusement préparés, où il récite son discours avant de s'en aller. Peur de ses propres faiblesses, méfiance, arrogance du favori, confort maximum, tout cela à la fois ? Difficile à dire. Ce qui est certain, c'est que cette stratégie de l'évitement est une grave régression démocratique.»
Une campagne insipide
Il manque quelque chose d'essentiel à la campagne électorale, critique le portail magyarophone Maszol :
«Il est ici question du mandat avec la plus forte légitimité démocratique ; or de ce point de vue, et si l'on tient compte des coûts engagés, cette campagne est indigne, terne et insipide. Dans la description du poste, la Constitution indique que le président assure un rôle de médiation entre les institutions publiques et la société. Ce rôle, peut-être le plus essentiel du point de vue national, est celui qui est le plus occulté. ... La contradiction inhérente aux présidentielles de 2019, c'est que la campagne est dominée par la confrontation tandis que cet aspect intrinsèque à ce processus est mis à l'écart.»