L'attentat de Londres était-il évitable ?
Suite à l'attaque à l'arme blanche qui a fait deux morts et deux blessés vendredi à Londres, le terrorisme est devenu le thème de campagne numéro un des législatives britanniques. L'assaillant présumé avait déjà été condamné pour des délits terroristes en 2012 avant d'être remis en liberté conditionnelle en 2018. Tandis que Labour et Tories se rejettent mutuellement la responsabilité de l'attentat, la presse européenne évoque d'autres facteurs propices au terrorisme.
L'impact de l'austérité sur le système judiciaire
Allonger les peines de réclusion des terroristes condamnés, comme le préconise le chef du gouvernement, Boris Johnson, ne saurait être la solution, fait valoir The Guardian :
«Dans son acharnement à rejeter sur les travaillistes la responsabilité de l'attentat, Johnson voudrait que l'on se focalise sur une seule question : comment se peut-il qu'Usman Khan ait été relâché de prison si tôt ? La vraie question qu'il faut se poser est : comment un individu condamné pour terrorisme a-t-il pu devenir un djihadiste radicalisé après huit années passées dans le système carcéral britannique ? La privatisation d'une partie de la gestion des services de réclusion et de remise en liberté conditionnelle, et des coupes de 40 pour cent de leur dotation au cours de la période d’incarcération de Khan, constituent des éléments de réponse. ... Le résultat : des prisons confrontées à des des taux records de violence, d'agressions et de suicides.»
La faute à la politique migratoire de l'Ouest
Magyar Nemzet, quotidien proche du gouvernement, pense que les attentats n'ont pas fini de frapper l'Europe occidentale :
«Les Etats d'Europe occidentale ont donné des droits aux immigrés sans exiger d'eux, en contrepartie, qu'ils remplissent leurs devoirs de citoyens envers l'Etat. Une majorité a ainsi dû se plier au style de vie d'une minorité, suivant le diktat du politiquement correct. ... La hausse de la part [des musulmans en Europe] s'accompagnera d'une hausse de la part de ceux qui veulent se venger de la majorité. Ils le font soit mus par le sentiment qu'ils auraient mérité davantage de la part d'une société ingrate, soit parce que l'Etat, qui a trop longtemps tardé à prendre la mesure de la situation, veut revenir sur les concessions qu'il a accordées.»
La déradicalisation seule ne sert à rien
De Standaard évoque le retour des combattants de Daech et s'inquiète pour la sécurité de la Belgique :
«En l'absence de poursuites pénales rigoureuses, notre sécurité publique dépend bien trop des personnes responsables du travail de déradicalisation. Or on ne peut guère se fier à eux. ... Le succès est rarement au rendez-vous. ... Des dizaines d'individus condamnés ont été depuis remis en liberté. Il n'y a pas eu de problème jusqu'à maintenant. Il serait toutefois naïf d'espérer béatement que cela se poursuive, compte tenu du retour au pays de djihadistes qui ont combattu jusqu'au bout et des crimes de guerre qu'ils ont commis.»