Macron se rapproche de la Russie
Emmanuel Macron appelle l'UE à revoir sa politique vis-à-vis de la Russie et souhaite examiner la proposition du Kremlin d'un moratoire sur les missiles à portée intermédiaire - idée rejetée par l'OTAN jusque-là. Les éditorialistes rejettent vigoureusement l'initiative du président français.
Paris divise l'OTAN et l'UE
Deutschlandfunk s'en prend à Macron, qui dynamite selon lui la politique d'alliance :
«Macron entend visiblement procéder à une normalisation des relations avec Poutine sans tenir compte de ses partenaires de l'OTAN et de l'UE, et sans que le président russe n'ait fait la moindre concession. Il appartient pourtant à Poutine, dont la politique extérieure et militaire agressive a causé des torts considérables, de rétablir la crédibilité internationale de la Russie. C'est une bonne chose que la chancelière Angela Merkel ait souligné qu'il ne saurait y avoir de défense de l'Europe sans l'OTAN - une position que les Etats scandinaves et les PECO approuvent sans réserve. Le rapprochement avec la Russie, que Macron cherche à imposer, les rebute. La politique étrangère de Macron contribue ainsi à attiser la division de l'OTAN et de l'UE.»
Macron s'éloigne de Washington
Ukraïnska Pravda s'inquiète des liens de Macron avec Poutine, ainsi que de la distance prise vis-à-vis des Etats-Unis :
«Jusqu'à maintenant, l'ensemble des membres de l'OTAN attribuait à Vladimir Poutine la responsabilité de la résiliation du Traité russo-américain sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF), car c'est bien Moscou qui avait pris la décision de ne plus y participer. Dès lors, tous les Etats de l'OTAN ont soutenu la volonté des Etats-Unis de sortir d'un accord qui n'était plus respecté. Or voilà que le président français retourne sa veste. S'il estime certes que la Russie a enfreint ce traité, il accuse néanmoins Trump d'être l'artisan de la destruction irréfléchie de l'accord.»
Peur à l'Est
Gândul appelle Trump à rassurer les PECO :
«Comment les Etats baltes et la Pologne réagiront-ils aux propos de Macron ? La Roumanie, directement concernée, prendra-t-elle position ? Il faudra voir quelles garanties le président américain apportera à la Pologne, à la Roumanie et aux Etats baltes dans le cadre du déjeuner de travail prévu entre eux lors du sommet, et si le locataire de la Maison-Blanche saura apaiser les craintes que le président français à soulevées sur le flanc Est de l'alliance avec ses déclarations.»
Les piteux adieux de Merkel
La passe d'armes entre Merkel et Macron illustre surtout la faiblesse de l'actuel gouvernement allemand, assure Tonia Mastrobuoni, correspondante de la Repubblica à Berlin :
«Evidemment, le divorce actuel entre deux partenaires stratégiques comme Paris et Berlin est un drame pour tout le continent. Mais le fait est également que l'exubérance de l'Elysée ne fait que mettre en évidence l'exaspérante paralysie du quatrième et ultime gouvernement Merkel. Un mandat qui devait être celui du legs, de l'héritage à laisser en Europe, et qui, sur ce plan, se révèle être le moins ambitieux des quatre. Merkel est paralysée par une CDU minée par les querelles intestines et par une crise d'identité qui ébranle sa successeure désignée, Annegret Kramp-Karrenbauer.»