Une femme présidente, une première en Grèce
Ekaterini Sakellaropoulou est devenue mercredi la première présidente de l'histoire de la République hellénique. Elle a été élue à une large majorité au Parlement, dans un vote qui a dépassé les clivages politiques. Mais tous les médias grecs n'y voient pas un signe de progrès.
Une victoire pour la démocratie
Ta Nea se réjouit du large consensus politique ayant mené à l'élection de Sakellaropoulou :
«C'est une journée historique, car le Parlement a élu au premier tour à une large majorité la première présidente de la République hellénique. Cette victoire de la démocratie est le fruit de la décision du Premier ministre, qui a tenu sa promesse d'ignorer la pression de l'ancien système, a dépassé les divisions et fait une proposition progressiste et courageuse, susceptible de mener à un large consensus parlementaire. C'est aussi le fruit de l'attitude du premier parti d'opposition, Syriza, et du parti de centre-gauche KINAL. Les deux formations ont mis de côté leurs considérations partisanes et adhéré à ce choix institutionnel.»
Une magistrate compétente à un poste inadapté
Sakellaropoulou, qui avait été nommée présidente du Conseil d'Etat en 2018 par le gouvernement Syriza en dépit de l'obstruction de Nea Dimokratia, aurait eu un plus grand impact en restant à la tête de cette institution, estime le portail Tvxs :
«Le départ d'une magistrate progressiste de la trempe de Sakellaropoulou est accueillie avec enthousiasme par le gouvernement, qui a une conception surannée et obscurantiste de l'Etat de droit et de la séparation des pouvoirs. ... D'autant plus que sa successeure passe pour être ultraconservatrice. ... Le pays aura peut-être une femme présidente, mais dans le même temps, le gouvernement Nea Dimokratia semble se réjouir que cette personne ne sera plus à la tête du Conseil d'Etat. »