Roumanie : le gouvernement dans l'embarras sur les retraites
En Roumanie, le gouvernement dirigé par le Premier ministre libéral Ludovic Orban (PNL) depuis octobre dernier est dans l'impasse : il doit mettre en œuvre une mesure annoncée par le gouvernement social-démocrate précédent, une revalorisation des retraites de 40 pour cent, et ce bien que les caisses de l'Etat ne le permettent pas. Le PNL manque-t-il tout simplement de créativité pour trouver des solutions ?
Entre le marteau et l'enclume
Le gouvernement fait face à une gageure, commente Adevărul :
«S'il met en œuvre toutes les dépenses supplémentaires prévues, le gouvernement PNL ne fera pas long feu, car les recettes de l'Etat sont inférieures aux dépenses. En résulterait une dette tsunami, dont la violence engloutirait le pays, suivant le scénario de la Grèce. S'il ne tient pas parole, surtout s'agissant de la revalorisation des retraites de 40 pour cent, le gouvernement PNL s'expose aux critiques virulentes du PSD [aujourd'hui dans l'opposition] et de ses rengaines : le PSD vous donne de l'argent, le PNL vous le reprend. ... La rhétorique populiste du PSD et le maintien absurde de promesses intenables obéit à un mécanisme bien connu : amadouer l'électeur pour gagner les élections. Peu importe que le déluge s'ensuive.»
Privilégier les solutions
C'est pour masquer son incompétence que le ministre des Finances attise la peur, critique Jurnalul National :
«L'action du gouvernement semble être limitée par sa volonté de ne pas aggraver le déficit. Mais de toute évidence, il ne trouve pas de solution économique et politique pour augmenter les recettes créées par le PSD, de quelque manière que ce fût. Pour se dérober aux pressions, le ministre des Finances, Florin Cîțu, a prononcé un mot censé nous effrayer : la crise. Il veut nous faire croire que la catastrophe ne vient pas de sa propre incompétence, mais de la hausse des retraites. Mais il ne dit pas non plus quelle serait la hausse que le budget du gouvernement libéral pourrait assurer. 39 pour cent, par exemple, seraient-ils compatible avec la stabilité économique ?»