Tchéquie : la Cour suprême réfrène Babiš
La Cour constitutionnelle tchèque a rejeté un recours déposé contre une loi adoptée il y a trois ans, et qui interdit aux membres du gouvernement de posséder des médias et de participer à des appels d'offres pour des contrats publics. Le Premier ministre du pays, Andrej Babiš, avait ainsi été contraint de céder ses entreprises à un fonds fiduciaire. Il vient d'annoncer qu'il quitterait la politique si son parti, ANO, perdait les élections législatives en 2021.
La justice recadre Babiš
Hospodářské noviny salue un verdict qui montre selon-lui à Babiš que tout n'est pas permis :
«Un responsable politique n'a tout simplement pas le droit d'octroyer des subsides publiques qu'il peut solliciter lui-même au titre d'homme d'affaires. En affirmant qu'il n'y a pas de conflit d'intérêts, le Premier ministre ne dupe personne - seuls ses partisans le croient. ... Babiš entonnera son refrain habituel, à savoir que tout le monde s'acharne contre lui. Les électeurs entendront la lamentation du Premier ministre, cela a toujours été comme ça. La décision claire du tribunal ne remet pas en cause la carrière politique de Babiš. S'il peut gouverner la Tchéquie pendant de longues années encore, la justice vient de lui faire comprendre qu'il ne peut pas faire ce qu'il veut et qu'il ne peut pas tout avoir. »
Une popularité intacte
L'opposition se réjouit trop tôt, prévient Mladá fronta dnes, journal qui appartient indirectement à Babiš :
«Il ne faut pas se fier aux apparences. D'après un sondage réalisé par l'agence STEM, la cote de popularité d'ANO, le parti de Babiš, est de 32,7 pour cent, contre seulement 13,6 pour le Parti pirate et 9,8 pour cent pour la formation conservatrice ODS. ... Si Babiš menait une campagne sérieuse, il pourrait transformer le scrutin en véritable référendum sur son maintien au coeur du paysage politique. Si l'opposition tombe dans le piège de Babiš, ANO, sur la base des expériences récentes, pourrait même se consolider.»