Erdoğan annonce la tenue d'un sommet sur la Syrie
Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a annoncé samedi qu'aurait lieu le 5 mars un sommet lors duquel il discutera avec les dirigeants russe, allemand et français du conflit dans la province syrienne d'Idlib. Il appelle ses interlocuteurs à prendre des mesures concrètes pour empêcher une catastrophe humanitaire à Idlib. La presse européenne se demande comment sortir de cette crise.
Soutenir Ankara politiquement
Erdoğan est le dos au mur, juge taz :
«L'armée d'Assad contraint de plus en plus de civils à prendre la route de l'exil. ... Il faut absolument qu'Erdoğan obtienne la mise en place d'une zone de protection pour les réfugiés du côté syrien de la frontière. Mais pour que cela puisse se faire, il faudra que Poutine, et en dernier lieu son allié Bachar Al-Assad, acceptent d'épargner ne serait-ce qu'une petite partie d'Idlib, qui ferait office de vaste camp de réfugiés. En dépit de ses invectives bellicistes, Erdoğan ne peut obtenir cet assentiment par la voie militaire, car il serait contraint, in fine, de croiser le fer avec l'armée russe, ce qui serait un suicide politique et militaire. C'est pourquoi il est urgent d'apporter un soutien politique au président turc.»
L'Europe doit davantage faire pression
The Irish Times appelle l'UE à user de son pouvoir économique pour faire taire les armes à Idlib :
«Il revient à la Turquie et à la Russie, principales protagonistes du conflit, d'y mettre fin. Or elles ont montré jusque-là qu'elles se souciaient davantage de leurs propres intérêts stratégiques que du sort des trois millions de civils de la province. ... Les puissances européennes ont elles aussi de l'influence, car elles sont en mesure d'infliger de lourdes sanctions - des sanctions dont la Russie aimerait bien se défaire. L'UE devra par ailleurs participer à la reconstruction de la Syrie. Suite à la désaffection américaine, il faut que l'Union se réveille, mette le holà à la Turquie et à la Russie, et défende la population civile d'Idlib à l'heure où elle en a le plus besoin.»
La Turquie a déjà perdu cette guerre
Le coût de l'intervention militaire turque à Idlib est totalement disproportionné, déplore le portail Artı Gerçek :
«Les soldats turcs combattent sur le sol syrien côte à côte avec des groupes djihadistes, sans savoir ni pour quoi ni pour qui ils le font, dans la crainte de la mort. ... Le président turc a appelé la Russie à cesser de soutenir les forces régulières syriennes - en vain. Le Kremlin continuera de soutenir les opérations lancées par Damas. ... Il convient de reconnaître aujourd'hui que la Turquie est une belligérante en Syrie, et qu'elle figure parmi les perdantes du conflit. Toutes les ressources du pays étant mobilisées, la hausse des dépenses militaires ne fait qu'accroître la crise économique, et des jeunes se retrouvent victimes d'une guerre absurde.»