Pays-Bas : des aides publiques aux multinationales ?
Le site de réservation d'hébergement booking.com sollicite des aides publiques de plusieurs millions d'euros en raison de la crise actuelle. Et ce alors que la société, d'après les médias, n'a jamais constitué de réserves, dans le but de booster artificiellement sa cotation en bourse. Les éditorialistes des Pays-bas, où est établi l'entreprise, écument de rage.
Le contribuable paie la facture
C'est révoltant, juge De Volkskrant, qui appelle le gouvernement à changer son fusil d'épaule :
«Le fait que la même entreprise profite depuis des années d'avantages fiscaux considérables et que son PDG empoche chaque année environ 20 millions d'euros rend tout cela encore plus gênant. On ne peut plus rien faire à posteriori. ... Pour la suite cependant, il faudra imposer des conditions financières supplémentaires aux entreprises. Et appliquer une imposition normale aux grandes entreprises. Car il faut empêcher que les coûts de telles actions soient assurés par les contribuables à l'avenir.»
Des oligarques éhontés en profitent
Hubert Smeets, spécialiste de la Russie et chroniqueur à NRC, appelle à éviter une situation "à la russe" :
«Dans une telle situation d'urgence, les gouvernements ne peuvent pas faire grand chose d'autre que de payer et d'espérer que l'emploi et les recettes fiscales repartiront à la hausse une fois l'entreprise sauvée. ... Mais si l'Etat n'assortit ces subventions d'aucune condition - ou de conditions inadéquates - alors ceux qui en profitent sont essentiellement les entrepreneurs qui suivent les lois de l'oligarque post-soviétique Boris Beresovski. Des oligarques pour lesquels la seule morale valable est la double-morale. ... Si l'on ne fait pas barrage à temps à ces bandits de grand chemin, alors la Russie sera notre avenir.»