Des rivaux forment une grande coalition en Israël
Après plus d'une année d'impasse politique en Israël, le chef du gouvernement, Benyamin Nétanyahou (droite conservatrice) et son rival, Benny Gantz, de l'Alliance Bleu-Blanc, se sont entendus en début de semaine pour former une grande coalition. Ils ont conclu un "gouvernement d'urgence national". Les médias reprochent à Gantz d'avoir trahi ses propres principes sous la pression de la crise du coronavirus.
Une volte-face totale
Nétanyahou est le grand vainqueur de la coalition, juge Financial Times :
«Le camp de Benny Gantz avait toujours affirmé que Nétanyahou était inapte à occuper un mandat public et qu'il ferait tout pour rester au pouvoir et pour éviter les tribunaux. ... Plus qu'à un soldat-homme d'Etat, Gantz ressemble surtout à un néophyte naïf servant de bouclier au Premier ministre. Sa coalition Bleu-Blanc, la seule concurrence réelle que le leader de droite à eu à affronter au cours de ses trois derniers mandats, avait pour seul ciment un rejet commun de la personne de Nétanyahou. Elle a implosé au moment même où son leader a décidé de devenir l'écuyer du Premier ministre.»
Les concessions dangereuses de Benny Gantz
Gantz a passé des compromis qui menacent la paix, explique NRC Handelsblad :
«Nétanyahou a désormais toute latitude pour annexer les colonies juives situées en Cisjordanie occupée. ... Il a l'appui du président américain, Donald Trump, et espère une annexion rapide de larges pans des territoires palestiniens. Une telle mesure viole le droit international et pourrait saboter définitivement les négociations de paix avec les Palestiniens. Gantz n'aurait jamais dû accepter la requête de Nétanyahou. ... Benny Gantz a placé son destin et celui des Palestiniens dans les mêmes mains : celles de Nétanyahou, qui ne sont pas dignes de confiance. »