Le ferry reliant Saranda, en Albanie, à l'île grecque de Corfou. (© picture-alliance/dpa)

  UE et Balkans occidentaux : l'élargissement en question

  23 Débats

La Serbie est candidate à l'adhésion à l'UE depuis 2012. L'eurodéputé croate Tonino Picula, affilié au groupe social-démocrate S&D, vient d'être nommé rapporteur permanent du Parlement européen pour la Serbie. Mais, ses positions sur les questions liées aux Balkans occidentaux suscitent des inquiétudes dans le pays, où il est perçu d'un mauvais œil. Son profil constitue-t-il un frein?

Réunis en sommet les 20 et 21 mars, les Etats de l'UE ont suivi la recommandation de la Commission européenne et donné leur feu vert à l'ouverture de négociations d'adhésion avec la Bosnie-Herzégovine. Les chroniqueurs se demandent si cette perspective contribuera à réduire les tensions dans le pays balkanique, ou, au contraire, à les attiser.

La Commission européenne recommande l'ouverture de négociations d'adhésion avec la Bosnie-Herzégovine. Le pays avait présenté une demande d'adhésion en 2016 et obtenu le statut de candidat en décembre 2022. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a affirmé que le pays avait depuis "accompli des progrès impressionnants". Les Etats membres décideront le 21 et le 22 mars s'ils donneront suite à cette recommandation.

Lors d'une conférence en Slovénie, le président du Conseil européen, Charles Michel, a fait sensation en déclarant que l'UE devait se fixer comme objectif de pouvoir accueillir de nouveaux membres d'ici 2030. Pour cela, des réformes rapides sont selon lui nécessaires dans les pays candidats, mais aussi au sein de l'UE et au niveau des processus de décision. Les avis des commentateurs diffèrent quant au réalisme et au bien fondé de ce projet.

Dans le conflit qui oppose la Serbie au Kosovo - dont l'indépendance n'a toujours pas été reconnue par Belgrade -, le président serbe, Aleksandar Vučić, s'est dit prêt à faire des compromis. Les négociateurs occidentaux avaient menacé de prendre des sanctions si le récent plan de normalisation présenté par la France et l'Allemagne n'était pas accepté. Les chroniqueurs débattent de l'avenir des deux pays.

Déjà membre de l'UE, la Croatie vient d'intégrer la zone euro et l'espace Schengen au 1er janvier 2023. Lors d'une conférence de presse commune à Zagreb, le Premier ministre du pays, Andrej Plenković, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont évoqué un "moment historique" et un "jour qui entrera dans les manuels d'histoire". La presse est partagée. Faut-il saluer ou non l'événement ?

Le Kosovo a officiellement déposé sa demande d'adhésion à l'Union européenne, la semaine passée. Un obstacle majeur fait toutefois ombrage à son rapprochement avec l'UE : le Kosovo n'est pas reconnu comme Etat indépendant par cinq pays membres de l'UE. La Serbie voisine continue de revendiquer des territoires kosovars et a récemment brandi la menace d'une intervention militaire. Quelles perspectives pour le pays ?

Les ministres européens de l'Intérieur ont validé, le 8 décembre, l'adhésion de la Croatie à l'espace Schengen, mais rejeté celle de la Bulgarie et de la Roumanie. Ce sont l'Autriche et les Pays-Bas qui ont bloqué la candidature de ces deux pays, invoquant des préoccupations en matière de politique migratoire. Une décision qui continue de faire polémique.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE veulent accélérer le processus d'adhésion des Etats des Balkans occidentaux. Lors du sommet UE-Balkans occidentaux à Tirana, ils ont posé comme conditions à ces pays - Albanie, Serbie, Macédoine du Nord, Bosnie-Herzégovine, Monténégro et Kosovo - des "réformes crédibles" et le soutien des sanctions prises contre la Russie. Ces Etats recevront également un milliard d'euros pour lutter contre la crise énergétique. Comment faut-il agir ?

La voie des négociations d'adhésion à l'UE est désormais libre pour la Macédoine du Nord et l'Albanie. Le commissaire chargé de l'Elargissement, Olivér Várhelyi, a confirmé mardi que la procédure débutera une fois que le Parlement macédonien aura avalisé, ce samedi, la proposition de compromis de la Commission dans le litige entre Sofia et Skopje. Les éditorialistes saluent cette nouvelle dynamique.

Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est rendue à Kyiv pour discuter avec le président Wolodymyr Zelensky de la demande d'adhésion de l'Ukraine en procédure accélérée à cause de la guerre, le chancelier allemand Olaf Scholz s'est rendu dans plusieurs pays des Balkans occidentaux, des pays depuis longtemps candidats à l'adhésion à l'UE. Les médias notent une rivalité pour obtenir les faveurs de Bruxelles.

Les représentants de l'UE et des Etats des Balkans occidentaux se sont réunis mercredi en Slovénie pour évoquer, entre autres sujets, l'élargissement européen. Les Etats membres ne sont pas parvenus à s'entendre sur une date d'adhésion concrète pour la Serbie, l'Albanie ou la Macédoine du Nord, au grand dam de ces pays. Pour les éditorialistes, cette frilosité est en partie justifiée.

La chancelière Angela Merkel a effectué sa dernière visite officielle dans les Balkans occidentaux. A Tirana, elle s'est entretenue avec les chefs de gouvernement des pays de la région : Albanie, Serbie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du nord et Kosovo. Si les chroniqueurs saluent l’intérêt porté par Merkel aux Balkans occidentaux, ils déplorent que pendant son mandat, l'Allemagne et l'UE ne leur aient pas proposé de réelles perspectives.

Lundi s'est tenu en Slovénie le dixième sommet de Brdo-Brijuni, réunissant les pays des Balkans occidentaux. En 2013, la Slovénie et la Croatie avaient lancé cette initiative pour promouvoir l'intégration européenne de la région par le biais d'une coopération régionale. Les médias slovènes constatent avec résignation que l'UE se soucie peu de ces efforts.

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont participé lundi par visioconférence à une réunion sur les Balkans occidentaux. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a demandé la reprise des discussions visant à normaliser les relations entre le Kosovo et la Serbie. Autres sujets évoqués : la suppression des visas pour les Kosovars désirant se rendre dans l'UE et la levée du véto bulgare aux négociations d'adhésion de la Macédoine du Nord.

Avec près de 36 pour cent des voix, l'alliance social-démocrate sous Zoran Zaev a remporté sur le fil les législatives en Macédoine du Nord. Le parti national-conservateur VRMO a quant à lui obtenu un score d'environ 34,5 pour cent. Zaev avait démissionné en janvier de sa fonction de Premier ministre, après que le Conseil européen avait a nouveau repoussé la date de pourparlers d'adhésion avec la Macédoine du Nord et l'Albanie.

"Tous les Etats peuvent prétendre à adhérer à l'Union européenne". C'est ce qu'avait promis Angela Merkel lors du premier sommet des Balkans occidentaux, il y a trois ans. L'édition 2017 de cette rencontre qui a réuni l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, le Monténégro et la Serbie s'est clôturée mercredi. Pour les médias européens, la perspective d'adhésion à l'UE est renvoyée sine die.

L'UE veut faire avancer le processus d'adhésion des Etats des Balkans occidentaux. La Serbie et le Monténégro pourraient intégrer l'UE dès 2025. Une perspective d'adhésion claire est également donnée à la Bosnie-Herzégovine, à la Macédoine, à l'Albanie et au Kosovo. Dans le même temps, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, souligne que les pays concernés sont loin de remplir les critères d'adhésion. Les commentateurs font un tour d'horizon des tâches à accomplir avant l'adhésion de ces pays.

Lors du sommet des Balkans qui s'est tenu à Sofia, l'UE a demandé aux candidats (potentiels) à une adhésion à l'UE - Serbie, Monténégro, Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo et Macédoine - de fournir des efforts supplémentaires. En contrepartie, elle s'est engagée à des mesures infrastructurelles et à augmenter la dotation de son aide financière. Les commentateurs s'interrogent sur les véritables chances des six candidats et mettent en lumière le rôle clé de la Russie.

Le Conseil européen a reporté au moins d'octobre la décision relative au lancement de négociations d'adhésion pour l'Albanie et la Macédoine du Nord. C'est la décision qui a été prise à l'issue de la rencontre des ministres aux Affaires européennes des Etats membres à Luxembourg. Les éditorialistes appellent l'UE à accélérer le rythme de l'élargissement et les candidats potentiels le rythme des réformes.

Les ministres des Affaires européennes des différents Etats de l'UE ont donné leur accord mardi, par visioconférence, à l'ouverture des négociations d'adhésion à l'UE de la Macédoine du Nord et de l'Albanie. La France, qui était l'un des pays à s'être opposé à cette décision en octobre, a fini par céder, suite à la réforme du processus d'adhésion. La décision ne réjouit pas tous les éditorialistes.

Lors d'un sommet par visioconférence mercredi, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE ont apporté leur "soutien sans réserve à la perspective européenne des Balkans occidentaux". Ils ont par ailleurs assuré aux représentants des six Etats extracommunautaires de la région des aides à hauteur de 3,3 milliards d'euros. Mais une nouvelle fois, aucun échéancier n'a été établi pour l'éventuelle adhésion de ces Etats à l'UE. Les éditorialistes font le bilan.