Le gouvernement libyen condamne la mission de l'UE
Le ministre de l'intérieur Fathi Bashagha du gouvernement libyen, placé sous l'égide de l'ONU, a donné une interview dans laquelle il critique la mission militaire IRINI mise en place par l'UE pour contrôler l'embargo sur les armes : alors que les livraisons d'armes destinées à Tripoli seraient freinées, les armes continueraient de parvenir aux mains des troupes du général Haftar par les frontières à l'Est. Les commentateurs débattent de la situation.
La mission de l'UE va manquer sa cible
L'opération IRINI, lancée par l'UE dans le but de faire respecter l'embargo sur les armes imposé à la Libye, risque de porter préjudice au gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale, estime le quotidien pro-gouvernemental Daily Sabah :
«En y regardant de plus près, le seul résultat visible est l'entrave au soutien aérien et maritime de la Turquie au GNA. La mission de l'UE va mettre à mal la chaîne d'approvisionnement du GNA et rendre difficile l'acquisition d'armes et de munitions. En d'autres termes, l'opération IRINI profitera à Haftar et à ses partisans car elle ne cherche pas à entraver l'action des alliés de Haftar qui fournissent des armes et des munitions via la frontière égypto-libyenne, sous le contrôle du commandant en chef de l'Armée nationale libyenne.»
Triste illustration de la géopolitique de demain
WPolityce.pl redoute que les négociations internationales perdent de leur importance :
«L'exemple libyen nous permet de nous faire une idée de ce à quoi ressemblera la politique internationale ces prochaines décennies : les alliances à géométrie variable et conclues en un rien de temps viendront remplacer les pactes durables et les accords de coopération. La force et la résolution à en faire usage seront plus déterminantes que jamais. Les rivalités d'influence ne se régleront plus avec les outils de résolution classiques. La pression économique et la coercition politique viendront les remplacer. L'ordre mondial vacillera de plus en plus et deviendra de moins en moins prévisible.»