L'Eglise italienne s'oppose à une loi anti-homophobie
En Italie, l'Eglise catholique a formulé son opposition à un projet de loi censé proscrire les discriminations visant les personnes LGBT. De l'avis de la Conférence épiscopale italienne, le cadre juridique existant apporterait une protection suffisante. Une prise de position discutée par les chroniqueurs de la Botte.
Pas besoin de nouvelles règles
Le droit en vigueur protégeant déjà des discriminations, l'adoption de nouvelles règles ne ferait que restreindre la liberté d'opinion, estime le quotidien catholique Avvenire :
«Une nouvelle loi n'est pas nécessaire, il existe déjà des dispositions légales dans notre système pour proscrire tout comportement violent ou discriminatoire. C'est pourquoi les propositions de loi contre l'homophobie et la transphobie, actuellement examinées par la commission judiciaire, sont une source d'inquiétude. La présidence de la conférence épiscopale italienne explique l'absurdité d'une nouvelle intervention législative qui, si elle introduit 'de nouvelles règles, risque d'ouvrir la porte à des dérives liberticides'. De sorte qu'au final, c'est moins la discrimination que la liberté d'opinion qui risque d'être sanctionnée.»
Protéger des discours haineux et de la violence
Sur HuffPost Italia, le militant des droits civiques Sergio Lo Giudice explique pourquoi une loi s'impose :
«Bien loin d'appeler à la restriction des droits constitutionnels des citoyens, les personnes LGBTI de ce pays souhaitent que ces droits soient valables pour tous. Elles ne veulent pas interdire aux prêtres de dispenser les positions du catéchisme de l'Eglise catholique. ... Elles veulent être protégées des actes de discrimination, des discours haineux, des épisodes de violence et de l'absence de dispositions légales, qui font que l'Italie se classe au 35e rang du classement annuel d'ILGA-Europe [branche européenne de l'International Lesbian and Gay Association].»