Merkel approche de la fin de son 4e mandat
Angela Merkel dirige le gouvernement allemand depuis 15 ans maintenant. Elle a surmonté de nombreuses crises, et on ne compte pas le nombre de négociations auxquelles elle a participé aux côtés de plusieurs générations de dirigeants européens. La presse européenne y voit un facteur de stabilité pour l'UE qui sera difficile à remplacer.
Une figure incontestée
Sur Český rozhlas, le journaliste Robert Schuster ne cache pas l'admiration que lui inspire la persévérance de Merkel :
«Quand on voit sa ténacité dans la lutte contre le coronavirus, on n'a pas l'impression d'être en face d'une sexagénaire qui va vers la retraite. Et tout porte à croire que ce sera encore Merkel qui trouvera une issue au blocage actuel du budget de l'UE. Quand Merkel a pris la fonction de chancelière allemande il y a quinze ans, personne n'aurait cru qu'une femme formée au réal-socialisme fasse son trou dans un monde politique façonné en tous points par des hommes, allemands de l'ouest, forts d'un réseau de contacts et de connexions. Quand elle quittera la scène politique, dans moins d'un an, elle détiendra non seulement le record du mandat le plus long à la chancellerie, mais elle pourra aussi figurer au palmarès des grands dirigeants allemands, aux côtés de Konrad Adenauer, Helmut Schmidt et Helmut Kohl.»
Adepte de la diplomatie discrète
Delo fait l'éloge du style de gouvernance de la chancelière :
«Elle a toujours su trouver un modus vivendi avec ses interlocuteurs, quels qu'ils fussent. Y compris face à un mufle comme Donald Trump. Si jeter de l'huile sur le feu pour en arriver à ses fins est une tactique très répandue, la chancelière allemande de son côté, en adepte de la diplomatie discrète, a pour politique d'éviter les conflits. En d'autres termes : au lieu d'ouvrir le couvercle de la cocotte-minute en pleine cuisson, elle préfère attendre qu'il ait refroidi. A une époque où Trump et Orbán ont fait tomber bien bas le niveau du politiquement acceptable, Angela Merkel nous rappelle comment la politique et ses protagonistes devraient se conduire.»
Son successeur paraîtra bien petit
Celui ou celle qui prendra le relais aura du mal à s'affirmer après elle, écrit Webcafé :
«Il est quasiment certain que l'année prochaine à l'heure qu'il est, l’Allemagne aura un nouveau chancelier - même si on ignore encore son nom. Celle qu'Angela Merkel avait désignée à la tête du parti, Annegret Kramp-Karrenbauer, n'a pas su gagner la confiance des électeurs de la CDU. Les autres aspirants ne peuvent pas eux non plus se targuer d'être en bien meilleure posture. Au bout de 15 années au pouvoir, Merkel ne serait-elle pas devenue un facteur politique trop important pour l'Allemagne ? Et son successeur, de quelque parti qu'il ou elle puisse être issu.e, réussira-t-il à sortir de l'ombre de 'Mutti' ? On est en droit de se le demander.»