Les négociations du Brexit jouent les prolongations
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, refusent de jeter l'éponge : les négociations portant sur la conclusion d'un accord commercial pour le Brexit vont se prolonger. C'est ce dont sont convenues les deux parties par téléphone. Les chroniqueurs européens se demandent ce que ces nouvelles discussions produiront.
Un 'no deal' déjà acté
The Spectator est convaincu que d'un point de vue économique, de nouvelles négociations n'ont aucun sens :
«L'actuelle valeur de la livre reflétant déjà l'attente générale d'un Brexit sans accord et la plupart des entreprises ayant été contraintes de prendre les précautions adéquates, la conclusion d'un accord commercial ne présente plus d'avantages. ... S'il n'y a pas d'accord avec l'UE, cela affectera bien entendu l'économie britannique. Mais à ce stade avancé, celle-ci s'en sortira relativement indemne. Les coûts ont déjà été amortis. La poursuite des négociations a peut-être certains avantages politiques, mais cela fait longtemps que les avantages économiques se sont évaporées. Il serait préférable de procéder au développement de l'économie hors de l'UE plutôt que de poursuivre indéfiniment les discussions.»
Espérer un but dans les prolongations
Le Vanguardia, pour sa part, veut croire que la partie n'est pas terminée :
«L'histoire de l'UE regorge de décisions prises à la dernière minute mais aussi dans les prolongations. Nombreux sont les observateurs à craindre que les 18 jours restants d'ici la fin de l'année ne suffiront pas pour prendre une décision - quelle qu'elle soit -, et, de surcroît, pour la faire valider par les Parlement nationaux. Mais si une fumée blanche devait s'élever au final, le miracle d'éviter un Brexit hard serait encore possible, même si peu de gens y croient encore.»
Bruxelles doit dire stop
L'UE ne peut se permettre de lâcher davantage de lest, estime News.bg :
«Bruxelles a déjà accédé au souhait de Londres de rétablir une frontière 'soft' avec l'Irlande. De nouvelles concessions seraient perçues comme un signe de faiblesse. ... L'incapacité à conclure un accord économique satisfaisant avec la 5e économie de la planète est déplorable. ... Mais un accord réalisé au prix de concessions sur toutes les questions clé n'a rien de réjouissant non plus. Cela reviendrait à dire à tout Etat membre candidat à un 'exit' qu'il s'en tirerait à bon compte au terme de ce processus.»
A corps perdu dans le chaos
Les marchandages menés jusqu'à la dernière minute montrent combien l'idée du Brexit était irréfléchie, déplore NRC Handelsblad :
«Tout le processus montre que le Brexit était un projet imprudent. ... La durée des négociations et leur inconstance révèlent le caractère irréfléchi et incontrôlé de cette aventure dès le départ, l'instabilité de son fondement politique et social, et toute la surprise que ses conséquences inspirent au gouvernement britannique. Il s'agissait d'une décision impardonnable, et cela l'est toujours aujourd'hui, notamment vis-à-vis des citoyens.»