'Pushbacks' : l'agence Frontex sous le feu des critiques
Il y a déjà plusieurs semaines de cela, les médias avaient révélé que l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) avait dissimulé des refoulements illégaux de migrants (pushbacks) par les garde-frontaliers grecs, et que de surcroît, elle participait elle-même activement à cette pratique. Les eurodéputés appellent à la démission du directeur de l'agence, Fabrice Leggeri. Pour les éditorialistes, il en va des valeurs fondamentales de l'UE.
Le patron de la Frontex cherche à se disculper
Efimerida ton Syntakton revient sur l'audition du directeur de l'agence Frontex par le Parlement européen, début décembre :
«Fabrice Leggeri a affirmé que son enquête n'avait apporté aucun élément indiquant l'implication de la Frontex dans des refoulements illégaux de migrants aux frontières. Ses réponses n'ont toutefois pas permis d'éliminer les doutes quant au rôle joué par la Frontex aux frontières européennes, notamment pour ceux qui critiquent le poids pris par cette agence ces dernières années, et qui demandent des garanties substantielles pour que celle-ci soit davantage contrôlée, rende des comptes et respecte les droits fondamentaux.»
Le Far West plutôt que le droit de l'UE
Dans El País, le chercheur en sciences sociales Sami Naïr tire à boulets rouge sur l'UE :
«Il ne s'agit pas seulement d'une question de violations des droits humains, mais aussi de violations effectuées par des mécanismes de contrôle de l'UE, et, dès lors, d'une remise en cause de l'identité de l'UE et de ses valeurs fondamentales. ... La Frontex a été créée pour filtrer les arrivées dans le strict respect du droit international de l'UE, et non pour transformer les frontières en un Far West où règne la loi du plus fort.»