L'opposition hongroise s'unit contre Orbán
En Hongrie, six partis d'opposition ont signé une déclaration commune par laquelle ils annoncent vouloir présenter une liste commune aux prochaines élections législatives, en 2022. L'accord qu'ils ont passé prévoit qu'ils ne présentent qu'un seul candidat par circonscription. Quelles chances ont-ils de détrôner le gouvernement Orbán ?
Des divisions enfin surmontées
Süddeutsche Zeitung décrit les principaux défis que devra relever une alliance d'opposition contre Orbàn :
«Dans un premier temps, les partis devront fermer les yeux sur leurs divergences, et sur le grand écart qui sépare les positions les plus à gauche de celles qui sont les plus à droite. Tel ou tel chef de parti devra remiser ses ambitions personnelles. Par ailleurs, la tactique de redécoupage des circonscriptions à l'avantage du Fidesz, une presse dominée par les médias pro-gouvernementaux et la rhétorique d'intimidation de la concurrence sont autant de facteurs qui mettent des bâtons dans les roues de l'opposition pour se faire entendre et exercer son influence. ... D'ici les prochaines élections, beaucoup d'eau passera sous les ponts, il se peut que cette alliance ne tienne pas et qu'Orbán resserre encore plus l'étau sur les libertés démocratiques. Mais dans un premier temps, il est extrêmement réjouissant d'entendre que l'opposition en Hongrie ne se laisse plus diviser et affaiblir.»
Le Fidesz ne disparaîtra pas de sitôt
L'opposition place dans cette alliance des espoirs démesurés, lit-on dans Magyar Hang :
«Elle s'imagine son éventuelle victoire en avril 2022 comme une soirée électorale lors de laquelle le système de la 'coopération nationale' et tout ce qui a été mis en place cette dernière décennie disparaîtra sans laisser de trace. ... Mais pour amorcer une nouvelle ère, l'opposition devra commencer par remporter les élections, et la plupart des ses objectifs concrets nécessiteraient une majorité des deux tiers. ... Ce ne sera pas chose aisée pour l'opposition, d'autant que le bloc politique qui y donne le ton incarne un passé déjà révolu.»